Mauvaise nouvelle pour les droits des journalistes. Le Tribunal fédéral a tranché dans l’affaire du licenciement du journaliste Daniel Suter. Alors qu’il présidait la commission du personnel du «Tages-Anzeiger», ce dernier avait été mis à pied dans le cadre d’un licenciement collectif impliquant le quart du personnel. Journaliste émérite et collaborateur de longue date au quotidien zurichois, Suter s’était battu pour défendre ses collègues. Il a été limogé pour motifs économiques. Le tribunal de première instance avait encore admis la plainte déposée par l’intéressé, mais le tribunal cantonal l’avait rejetée. Quant à lui, le Tribunal fédéral juge que le licenciement était légal, même si Daniel Suter devait mener des négociations du plan social.
«En durcissant sa propre jurisprudence, le Tribunal fédéral affaiblit complètement la protection contre le licenciement des représentations des travailleurs en cas de licenciements collectifs: ce jugement antisyndical entrave et complique le travail des commissions du personnel qui devraient pouvoir exercer leurs fonctions délicates sans aucune pression», réagissent l’association de journalistes impressum, que Daniel Suter préside depuis une année, et le syndicat des médias syndicom.
Ces organisations mettent en évidence un besoin d’agir au niveau politico-juridique. «La balle est maintenant dans le camp du Parlement. L’Organisation internationale du travail (OIT) a déjà réprimandé plusieurs fois la Suisse. Elle l’a notamment sommée d’améliorer la protection de ses employés et de ses représentants dans les entreprises. Les bases légales y relatives, pour lesquelles une modification de loi est en projet d’élaboration, doivent être améliorées rapidement», demandent impressum et syndicom.