On a critiqué en haut lieu la dégaine de Zuckerberg, quand il s’est profilé pour entrer en Bourse. Son vieux sweet gris à capuche faisait tache au milieu des costards-cravate des employés de Wall Street, aux Tod’s lustrés et nuque dégagée. Nous soupçonnons que ces derniers ont dû envier notre fin limier. Avec une mise de 16 milliards de dollars convertis en 421 millions de titres, il n’a plus rien à prouver, sinon que l’habit ne fait pas le moine.
Certains esprits chagrin prédisent déjà la chute de ce météore d’un nouveau genre. Car Facebook ne ressemble à rien. Risquer sa mise sur du vent confond les investisseurs et les analystes les plus pointus. Sauf que FB a eu fin nez de donner consistance au virtuel, en investissant dans des starts-up qui développent la technologie mobile. Un choix qui légitime concrètement la prise de risque. Au moment où les géants de l’industrie stagnent, à force de ne pas voir venir, ceux-là qui ont arrosé la terre entière de leur breuvage au cola s’aperçoivent qu’ils ne subsistent qu’à coups de marketing.
Imaginer bientôt la Terre entière branchée sur la plateforme à la vitesse du click, notre raison a de la peine à en mesurer les effets. Les jaloux désarmés complotent en coulisses. Mais la machine est lancée. Elle est capable du meilleur comme du pire. De mobiliser les monstres comme les bonnes volontés. Son fondateur et actionnaire majoritaire Mark Zuckerberg veut rester maître à bord. A 28 ans, il a déjà fait ses preuves. Sauf intervention diabolique, il ne peut que continuer sur sa lancée. Nous la lui souhaitons pleine de joyeuses prophéties. Le monde en a sérieusement besoin.