Plusieurs centaines d’habitants du Sentier, de L’Orient et des Bioux doivent cuire leur eau potable avant de pouvoir la consommer. Une source alimentant ce réseau a été infestée par des bactéries d’origine fécale.
PAR JEAN-FRANCOIS AUBERT
Des centaines de foyers d’une petite zone de la Commune du Chenit et un bout du village des Bioux (commune de l’Abbaye) ont reçu, mercredi 4 juillet 2012, en fin d’après-midi, un papillon imprimé en urgence: «Nous vous informons que l’eau potable du réseau est contaminée par des bactéries d’origine fécale. Selon les instructions du Service cantonal de la consommation et des affaires vétérinaires/Inspection des eaux, il est nécessaire de bouillir l’eau du robinet avant tous usages alimentaires, tels que boisson, préparation de mets ou de biberons, lavage de fruits ou salades, brossage des dents, etc.». En conclusion à ce charmant, message communal, une phrase qui en dit long sur l’inquiétude des autorités: «Cet avertissement reste valable jusqu’à nouvel avis». Cette souillure a touché les eaux d’une partie des Bioux, le secteur nord-est de l’Orient, le hameau des Crêtets et la partie nord du Sentier jusqu’au Sentier-Haut.
L’origine et la localisation précises de cette pollution hydrique sont encore inconnues. Selon le technicien communal, Olivier Sudan, contacté pas «la Méduse» en début de soirée, «nous ne savons pas précisément depuis quand cette partie du réseau est infectée. Mais il y a peu, les autorités communales émettaient quelques soupçons quant à la pureté de l’eau potable. Des prélèvements ont été récemment effectués par le Laboratoire cantonal. Et les résultats sont tombés ce mercredi, en début d’après-midi.» Ces conclusions ont conduit la Municipalité à prendre des mesures immédiates, dont, entre autres, le «flyer» et les investigations sur le réseau. Toujours selon le technicien communal, «on peut dire que cette contamination est assez grave. Mais pas catastrophique. D’après les secteurs du réseau touché, nos soupçons se sont portés sur la source des Bioux (ndrl: sur la commune de l’Abbaye). Les équipes communales ont immédiatement pris le taureau par les cornes en purgeant les canalisations concernées. Puis ont réinjecté dans celles-ci de l’eau propre tirée du réseau à haute pression qui a été connecté à la tuyauterie souillée. Et pour terminer l’opération de nettoyage, les canalisation seront chlorées». Mis à part les secteurs cités, les villages, hameaux et autres lieux-dits de la commune du Chenit ont été épargnés. En effet, tous sont fournis en eau potable par le réseau dit «haute pression» (alimenté en grande partie par le ruisseau du Brassus) qui ravitaille le réservoir communal situé en-dessus du Sentier, précisément au lieu-dit «Chez-le-Christ», inauguré en décembre dernier.
La dernière pollution qui avait fait frémir les Combiers, et plus particulièrement les habitants du Brassus, remonte à une vingtaine d’années. La fosse à purin d’un chalet d’alpage avait débordé, libérant son liquide nauséabond dans le pâturage. S’infiltrant dans le sol, des milliers de litres de lisier souillaient ainsi le ruisseau éponyme qui alimente en eau le village. La population avait dû être ravitaillée par citernes et bouteilles d’eau minérale, plusieurs semaines durant.