Avril, les merles retrouvent leurs sifflets


Des souffles tièdes caressent la nature.

PAR JEAN-FRANCOIS ROBERT

Les merles retrouvent leurs sifflets et s’époumonent dans les sous-bois: les passereaux s’affairent pour construire leurs nids. Dans les jardins ou les vergers, les cerisiers se sont revêtus d’une neige florale alors que ceux de l’Arboretum, venus du Japon  lointain, étendent sur le pré la nappe légère et rose tendre des couronnes fleuries qui évoquent les somptuosités de l’Orient. Fleurs à la carnation de femmes, fleurs qui sont le baiser du printemps dans ce verger factice qui n’aura pas de fruits sinon ces noyaux secs emmanchés de longs pédoncules !

Dans nos forêts, le cerisier sauvage ou merisier est devenu rare; il y manque sans doute de lumière, d’où son retrait sur les lisières. Il porte des fruits, certes, mais souvent haut placés et accessibles aux seuls oiseaux et insectes avides de sucs ou de chair juteuse. Ses feuilles se reconnaissent aux deux petites glandes nectarifères rouges qui sont collées sur le pétiole.  Son écorce, marquée de cicatrices horizontales qui permettent à l’arbre de respirer, s’exfolie en lanières circulaires. Son bois est dur, compact, doux au toucher, de couleur chaude comprise entre le rose et le brun, autant de qualités qui en font un bois d’ébénisterie recherché. Quant aux fruits des variétés cultivées, ils se consomment sous l’arbre, goulûment et sans retenue, à table en confitures ou en tartes. Ils servent aussi à parfumer certaines bières, et, distillés, ils accouchent de cette eau-de-vie, le kirsch, qui se marie si bien avec la fondue!!

Mais ce n’est pas tout!  les longs pédoncules qui portent le fruit, les queues de cerises,  entrent dans la pharmacopée de ménage pour l’obtention par infusion ou décoction d’une tisane diurétique. Et les noyaux dûment nettoyés, séchés puis enfermés dans un sachet de toile, permettent de constituer d’excellentes bouillottes qu’on chauffaient autrefois dans la “cassette“ du poêle, aujourd’hui, plus prosaïquement, dans le four de la cuisine.

Texte et photo Pascal Sigg publiés en collaboration avec l’Arboretum national du Vallon de d’Aubonne.

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