Dans l’édition de Patrimoine lausannois rédigée au lendemain des scrutins populaires de novembre 2012, nous nous interrogions sur le fossé qui se creuse entre la classe politique élue et les citoyens.
PAR ERIC MAGNIN
Aujourd’hui, au lendemain des scrutins du 3 mars 2013, l’écart s’est confirmé une fois encore. La mégalomanie des jeux olympiques hivernaux est retoquée aux Grisons, l’irresponsabilité salariale des conseillers d’administration est sèchement sanctionnée, le contre-projet à l’initiative pour la sauvegarde du paysage a été clairement approuvé ; à Vevey enfin, les citoyens n’ont pas accepté la prolongation d’un contrat de cession du terrain du Rivage. Les citoyens semblent reprendre les affaires en mains et ne se gênent pas de désavouer franchement plusieurs décisions de leurs autorités.
A Lausanne, des projets de compétence communale (tour Taoua, Métamorphose, maison du livre), cantonale (musée des beaux-arts, bâtiment du Grand Conseil) ou même fédérale (gare CFF, tram), suscitent la grogne et la contestation, avec raison d’ailleurs.
Métamorphose est un exemple à valeur emblématique. Dès les premières intentions municipales publiées en 2006, les critiques ont fusé. C’est seulement en 2013 qu’une première adaptation va dans le bon sens. Le stade de football, après un passage au sud, retourne au nord. Le stade d’athlétisme du nord passe au sud. Les Prés-de-Vidy sont quant à eux dévolus logiquement au logement. En attendant quelques années encore, nous aurons peut-être droit à la solution optimale la plus raisonnable, soit le stade de foot à Malley (compte tenu de l’excellente desserte en transport en commun), l’athlétisme au stade de la Pontaise (monument historique qui mérite de toute manière d’être conservé). La boucle sera ainsi bouclée. Le temps donne en général raison aux évidences. Mais dans l’intervalle, que d’énergie et d’argent inutilement dépensés!