Phoenix, 8 septembre 2013: deux jours après sa libération, Debra Milke (à droite sur notre photo DR), 49 ans, rencontre sa mère, Renate Janka. Les deux femmes se sont étreintes pour la première fois depuis 23 ans, aucun contact n’étant en effet autorisé avec des personnes condamnées à mort aux Etats-Unis.
Accusée, sur la base de la déclaration d’un policier, d’avoir commandité le meurtre de son fils, Debra Milke se trouvait depuis 1990 dans le couloir de la mort en Arizona. Elle a toujours proclamé son innocence.
Le 14 mars 2013, la cour d’appel supérieure de San Francisco avait tranché en faveur de cette américaine d’origine germano-suisse. Libérée le 6 septembre 2013 après le versement d’une caution de 250.000 dollars, Debra Milke doit porter un bracelet électronique et devrait être rejugée.
Les errements et contradictions dans cette affaire sont totalement indescriptibles. Pour faire simple, une femme n’est toujours pas lavée d’un crime qu’elle n’a pas commis. Elle « aurait payé » des tueurs pour tuer son fils, et aucune preuve, rien. Un excellent livre est sorti à ce propos, écrit par un journaliste et écrivain sur toute l’affaire. Très médiatisée sur la fin, est-ce que cela a aidé à réexaminer le dossier?: à n’en pas douter. Des chaînes dans les réseaux sociaux à nouveau ou comme sur ce média qui est la Méduse, un journal ou chacun peut exposer son point de vue et partager de l’information, Twitter, Facebook et des productions musicales dont une de Jean-Pierre Huser, Justice s’gone bad ont réveillé une affaire parmi des milliers. Mais deux vies, là, furent à jamais brisées, celle de son fils et la sienne, deux morts, l’une physique, l’autre morale, et la morale dans tout ça, la justice, n’en parlons pas. D’ailleurs ne confondons-nous pas trop souvent Justice et Droit et l’on vous dira mais qui vous a dit que la vie est Juste?