Il faut d’abord dire qu’actuellement, comme sous le Roi, nous ne sommes plus que des sujets corvéables à merci et non plus des citoyens.
PAR BENOIST MAGNAT
Nous ne sommes plus des êtres libres et sensés mais des consommateurs de denrées matérielles et spirituelles formatées par les puissants actuels : les multinationales et les grandes banques suivi de près par ceux qui nous gouvernent. Nous sommes encore moins des créateurs ou des inventeurs de la chose publique, nous n’en sommes que les serviteurs obligés.
Sortir quelque peu de ces chemins rampants nous amène en disgrâce. Nous sommes considérés dans un premier temps comme des rêveurs ou des utopistes, puis si nous insistons, nous devenons des agités, des fomenteurs de troubles et enfin pour la fin des fins des terroristes.
La pensée unique nous divise sur des détails, nous aide à trouver des boucs émissaires pour nous unir non contre les puissants mais contre les plus faibles. Le peuple est conduit dans son ensemble à devenir pour sa liberté son propre bourreau. Nous sommes asservis à un nouvel esclavage plus soft, plus light, où l’on mêle travail, nourriture, logement, divertissement et opinions.
Selon notre condition nous courbons l’échine, nous arborons un sourire inquiet, nous multiplions les quêtes et les plaintes, nous échafaudons des châteaux en Espagne ou désabusés nous nous déprimons les uns les autres pendant que le pouvoir nous vante et nous vend des médicaments qui font croire au bonheur.
Parmi toutes ces impostures, nous cherchons à respirer de l’air libre, à nous libérer des jougs, à porter la tête haute, à fraterniser nos joies et même à mourir dignement ce qui nous rend enfin tous égaux.
C’est ça « Le meilleur des mondes » de Aldous Huxley, non seulement on nous vend les médicaments du bonheur qui enrichissent toujours les mêmes, mais encore on détruit toute tradition au nom du respect des autres et de la nouveauté, ainsi on détruit aussi la transmission pour nous faire perdre nos repères, anéantir notre voix intérieure et faire de nous des petits consommateurs béats. Méfions nous de ce que cachent les bonnes intentions. Cet esclavage soft que vous décrivez me fait penser aux drones des guerres actuelles. Merci d’avoir si bien exprimé ce que je ressens très fort. Si vous ne l’avez pas vu, je vous suggère vivement un film norvégien de 2007, Norway of life, il existe en DVD.
Merci très vivement pour votre article. Il faut aussi citer les services publics qui n’aident absolument pas les citoyens. J’en fais l’expérience depuis 2007 dans le canton de Vaud. Consternant. Malgré toutes les difficultés, il faut continuer à nous battre pour essayer d’améliorer la transparence et obliger que la vérité soit dite.