Albert Troga a franchi tous mes filtres antispam pour parler de son passé. Mon correspondant est ainsi délivré d’un lourd secret. Fils d’un ex-ministre ivoirien, il est né d’une relation extraconjugale que son père a eue lors d’un de ses voyages en France. Son existence a été cachée pour ne pas compromettre la carrière politique de l’ex-ministre. «Mon père était un homme au grand cœur. Chaque fois qu’il le pouvait, il venait me voir en France mais toujours dans le plus grand anonymat».
La vie d’Albert Troga bascule le 15 avril 2011 à Abidjan, lorsque son père est tué au cours de l’assaut du palais de Laurent Gbagbo. Son notaire lui signifie alors qu’il est l’héritier de 3,7 millions d’euros, déposés dans une banque ivoirienne. Mais comment faire pour sortir la somme? Albert Troga n’a plus de mère, il est seul au monde. Une solution: transférer les fonds à l’étranger à «une personne de confiance» qui se chargerait de les restituer plus tard.
M. Troga me demande de l’aider. En échange, il me verserait 18% de la somme héritée. Le notaire, un brave type lui aussi, est d’accord.
Cher M. Troga, je ne suis pas l’homme de la situation mais je vous remercie quand même. Sans le savoir vous m’avez donné le scénario d’un livre: “La saga des Troga”.