Le Groupe Mutuel et son professeur en ombres chinoises

Quel titre donner à Yves Seydoux?

PAR ROBERT CURTAT

Certes il est porte-parole du Groupe Mutuel qui vient de perdre d’un méchant coup de roulis, son capitaine et trois officiers de pont. Si on doit lui choisir un titre dans ce qu’on appelait hier la propagande, on pourrait le nommer professeur ex-cathedra en ombres chinoises.

On n’allait pas lui demander de dire la vérité à la TV romande lors du journal de 19 h 30 du lundi 29 septembre 2014.

Sans conteste, sa prestation lui permet d’atteindre le prix d’excellence de sa spécialité.

D’abord, il est stupéfait par les excès des titres employés par les confrères qui évoquent, sans insister, les démissions surprises à la tête du Groupe Mutuel. On imagine son hoquet de surprise à la lecture du « Temps » le lendemain: «Le départ contraint de Pierre-Marcel Revaz – Groupe mutuel, les exigences de la Finma obligent l’assureur à revoir sa gouvernance».

Pour Yves Seydoux, selon un procédé apparemment inusable qui sert dans toutes des défaites, qu’elles soient militaires ou de gouvernance, il n’y a pas eu démission contrainte et forcée mais repli sur des positions préparées d’avance.

– Monsieur Revaz a anticipé du changement de génération tout en maintenant une identité valaisanne. Il a voulu passer le témoin.

Q – et la démission de l’ensemble du comité ?

– C’était des compagnons de route…

Suit le couplet obligatoire, pour tout porte-parole qui se respecte dans le choix du meilleur moment pour poursuivre les buts de l’entreprise florissante.

Fin de la séquence télévisée, celle que la plupart des téléspectateurs ont avalé avec la soupe du soir.

Evidemment rien à voir avec les excès de la presse écrite, je fais essentiellement mention du « Temps », qui en un mot comme en cent, révèle :

– À 61 ans, après trente-trois ans à la tête du Groupe mutuel, Pierre-Marcel Revaz a quitté ses fonctions de président du comité (…) poussé au départ par la Finma, l’autorité de surveillance des marchés financiers.

Le fameux appel au sang neuf, encore un poncif bien utile pour les fabricants d’ombres chinoises, recule méchamment devant des faits difficiles à enjamber. Dont le premier, évident, qu’on appelle savamment conflit d’intérêt ce que le langage populaire traduit par la difficulté d’être juge et partie.

On ne va pas charger la mule avec d’autres broutilles comme un rappel à l’ordre du groupe en juillet dernier pour des montants de primes incorrects. Une broutille, 9 millions de francs payés en trop et que le Groupe mutuel doit rembourser.

Allons confrères, évitez désormais les excès si vous voulez que Monsieur Seydoux puisse encore nous servir la soupe.

Après tout c’est ce qu’il fait de mieux.

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