Mario Draghi préférerait ne pas pas remplacer M. Napolitano à la présidence de la République italienne.
PAR CHRISTIAN CAMPICHE
Mis à part l’entrée de la Lituanie dans la zone euro, c’est la seule bonne nouvelle pour la monnaie européenne en ce début 2015. Ancien dirigeant de Goldman Sachs, le président de la Banque centrale européenne dispose de réseaux puissants aux Etats-Unis. Il a les moyens d’éviter le naufrage de l’euro, une monnaie dont on se demande toujours plus pourquoi elle n’a pas été déjà débaptisée pour redevenir le Mark allemand.
Car c’est bien outre-Atlantique que se joue, une fois de plus, l’avenir d’un pilier de la construction européenne, la monnaie unique, en l’occurrence. Euro ou dollar? Décrété mort il y a trois ans, convalescent l’année dernière, le billet vert revient sur le devant de la scène, aidé par les chiffres de la conjoncture américaine. Les conséquences ne sont pas seulement pétrolières. Un dollar fort détend les pays producteurs de matières premières et les retient de s’entendre pour porter les cours à la hausse. Un dollar fort stimule aussi les importations d’armements, un joker important dans la relance de l’économie mondiale, suivez mon regard médusé vers les champs de bataille du Proche et Moyen-Orient.
La vigueur de la monnaie américaine contraste avec la pâleur de l’euro auquel les perspectives d’une victoire d’un parti nationaliste en Grèce provoquent des coliques. Une sortie de la zone euro de la patrie du Parthénon donnera-t-elle de mauvaises idées aux autres hypocondriaques du Vieux Continent? Les déclarations selon lesquelles un effet de contagion en Italie, en Espagne et au Portugal ne serait pas à redouter ne rassurent pas. Elles ne calment pas la BNS non plus, qui suit avec anxiété les tentatives des spéculateurs de reprendre le contrôle du franc. Attention, année chaude!
Chronique parue dans GHI du 7 janvier 2015.