Branle-bas de combat devant le Palais fédéral…. François fait l’honneur – enfin – à sa voisine helvétique d’une visite quasi papale. Peu habituée aux ors d’une République monarchique, n’en possédant sinon que de très pâles avatars, Berne devra trouver moyen de briller malgré tout. Il en va de sa crédibilité.
Par goût sinon par tradition, la France aime ce qui en jette. Et le Conseil fédéral le sait. Simonetta l’a opportunément expérimenté, ce 11 janvier de sinistre mémoire, déambulant dans Paris au pas de sénateur – légitime en l’occurrence – aux côtés des grands de ce monde.
Le tapis rouge une fois franchi, quelques poignées de main dûment réglementées, notre cohorte impériale ira causer d’affaires pressantes. Comme l’a dit un célèbre poète vaudois, le monde est grand et nous sommes petits. Aujourd’hui l’occasion nous est offerte de nous hisser et de montrer de quel bois on se chauffe.
Il aura fallu attendre 17 ans – dix-sept – pour que sa Majesté M. Le Président de la République française daigne s’y intéresser. Et prenne la route pour venir à notre rencontre. Sommes-nous si petits qu’il nous a loupés au contour? Nous avons failli le croire.
Le traditionnel petit Suisse au parler lent et ridicule – y’a pas l’feu au lac – semble avoir pris de l’assurance. Et ce n’est pas Solar impulse et ses sbires qui vont le démentir. Grâce à notre Piccard national, les cieux et la terre vont d’ailleurs se donner rendez-vous, histoire de dialoguer à hauteur.
A défaut de maîtriser la langue de Molière, si subtile et difficile, nos serviteurs politiques – Welches y compris – vont devoir doublement convaincre. Vraiment?
Juste retour de balancier. François, Ségo et leur cortège nuptial vont découvrir, qu’au-delà des discussions technico-écologico-éthiques, ces Helvètes irréductibles ont bien des choses à leur apprendre.
A savourer un bon bol d’air par exemple, et laisser la rhétorique au vestiaire. Des actes avant la tchatche! Ils y gagneront en efficacité
Une claque salutaire à nos amis français, qui ont tout intérêt à s’inspirer de notre savoir-faire.
Allez! Alles guet et vive la France!
Hollande est-il plus éclairé que Bernard-Henri Lévy? On peut l’espérer. Citation de ce dernier dans le « Matin » à la veille d’une joute oratoire contre Marc Bonnant: « Médée est une étrangère, une métèque. Je pense d’ailleurs que si, dans la Suisse d’aujourd’hui, il y avait une votation pour exclure Médée du pays, elle passerait haut la main ». L’homme a un haute opinion des Suissesses et des Suisses, incontestablement. Mais le plus probable est qu’il dit n’importe quoi.
Je me pose à chaque fois la question, mais comment le Grand-Théâtre peut -il être rempli pour le spectacle affligeant de deux narcissiques se faisant conjointement mousser, étalant leur savoir pour leur seule gloriole. Les genevois-es sont- ils donc assez provinciaux pour apprécier les combats de plumitifs de basse-cour? Pathétique!