Pôle muséal lausannois, 200 millions pour des bars branchés?


Adieu, les halles! Face à l’entreprise de démolition d’un bâtiment classé au patrimoine (sur notre image, la Une de “24 Heures” du 17 février 2016), on reste pantois après l’émission diffusée au Journal télévisé du soir, mardi 16 février.

Le journaliste de la RTS s’est rendu à Vienne, dans le quartier très branché des musées. L’exemple pour Lausanne!, nous est-il balancé. Des expositions mais aussi des lieux de bals et de soirées mondaines, des échoppes, des restaurants, des cafés, du divertissement. “Concurrencer les stades de foot!” Le mot est lâché, à croire que “Métamorphose”, méga-projet immobilier et sportif lausannois avorté, est en train de ressusciter!

Bref, le paradis du consumérisme au service du marketing, un terme utilisé dans le reportage.  “Il faut oublier les visiteurs du musée”, va jusqu’à assurer le muséographe Dieter Bogner. De quoi déduire que le Pôle muséal n’est qu’un alibi, vu que son logo sera changé.

La “culture”, dans tout ça? Elle a bon dos. Et le contribuable sera ravi de réaliser qu’il va participer au financement d’un projet à 200 millions pour des bars nocturnes.

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8 commmentaires à “Pôle muséal lausannois, 200 millions pour des bars branchés?”

  1. Frederique Vouga 17 février 2016 at 12:28 #

    Détruire un bâtiment classé pour y mettre un musée et des bistrots alors que le centre ville avec sa place de la Riponne, lieu emblématique des Beaux Arts, qui se meurt a vraiment besoin d’un nouveau musée entouré de bistrots sympas et d’échoppes culturelles variées ! Cherchez l’erreur !

  2. Christian Campiche 17 février 2016 at 12:32 #

    Sur la place de la Riponne, la commune de Lausanne préfère organiser un événement culturo-sportif qui se termine en bide, un trou de 1 million sur un budget de 2! Qui dit mieux?

  3. Denis Voelke 17 février 2016 at 15:43 #

    Il y avait hier quelque chose de douloureux à voir la satisfaction triomphante des partisans du projet, devant les engins de chantier en train de défoncer la belle halle CFF: comme des enfants gâtés, trop heureux de montrer qu’ils avaient gagné, qu’ils avaient le pouvoir de casser ce qui bon leur semblait, que l’avenir radieux était de leur côté (mais aux frais du contribuable, raison de plus pour avoir le sourire) et que les citoyens qui avaient osé mettre en doute la pertinence et la qualité de leur nouveau jouet étaient définitivement ringardisés.

    La halle CFF était une magnifique vieille dame qui, revitalisée, aurait encore eu beaucoup à apporter aux Lausannois.

    Nul doute que l’avoir sacrifiée avec tant d’arrogance et de désinvolture sera considéré très bientôt, mais trop tard, comme un acte indigne.

  4. Christian Campiche 17 février 2016 at 16:59 #

    La joie des promoteurs était vraiment indécente. Enfants gâtés est le mot. Mais ils ne l’emporteront pas en paradis.

  5. Michelle 17 février 2016 at 17:15 #

    J’espère que les Lausannois qui ont mal à leur porte-monnaie, chaque fois qu’ils doivent payer leurs impôts ( pour ceux qui ont des impôts à payer) y penseront au moment d’aller voter. Il y en a mare du système “Brouillard et Malice”. Pourquoi les verts doivent-ils soutenir cette gauche qui pactise? …. Ne pourraient-ils pas être plus indépendants et visionnaires? L’avenir ce n’est pas seulement d’avoir une jolie plante verte sur sa table de bistrot dans un quartier culturel branché… Le enjeux du moment sont plus graves.

  6. Sandrine Cornut 17 février 2016 at 17:26 #

    Oui, la culture a bon dos. Comme le disait Albert Camus, “tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude”…

    Espérons que pour une fois les citoyens s’en souviendront, et puisse en effet l’arrogance de cette oligarchie de “décideurs” politiques organisés en caste et ignorant le bon sens et les souhaits des habitants ne pas les conduire au paradis…

  7. marie-françoise rochat 17 février 2016 at 21:45 #

    Oui, vous avez malheureusement raison, ce tout pour la culture a le don de m’énerver. Elle reçoit des subsides de la confédération, des cantons et des communes. Et tout cela pour construire ou rénover des musées.

  8. Christian Campiche 18 avril 2016 at 12:55 #

    “A Lausanne on détruit le patrimoine pour construire un musée”: l’article de Bénédicte Bonnet Saint-Georges dans la Tribune de l’art, paru le 18 avril 2016:

    http://www.latribunedelart.com/a-lausanne-on-detruit-le-patrimoine-pour-construire-un-musee

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