Krach financier, le recours ultime


Faire tourner la planche à billets pour maintenir en vie un système sérieusement amoché par le krach financier de 2008.

PAR CHRISTIAN CAMPICHE

Les banques centrales ont cru avoir trouvé l’œuf de Colomb en introduisant ce que l’on appelle le «quantitative easing», l’assouplissement quantitatif, soit l’achat d’actifs à hauteur de dizaines de milliards chaque mois.

Le stratagème a fait illusion pendant quelques années. La bourse a même battu de nouveaux records.

Il ne fallait pas être grand clerc pour deviner à l’époque que le climat restait malsain. Maintenir le navire à flot revenait en gros à soutenir artificiellement les grandes banques. Les pythies avertissaient: attention, la prochaine crise fera encore plus mal! De fait aujourd’hui la machine s’enraye à nouveau. Retour dans le cul-de-sac.

Officiellement, la Banque centrale européenne poursuit l’assouplissement quantitatif jusqu’à l’automne 2016 mais le doute est grand. Sur internet, dans l’horlogerie, voire l’immobilier, on évoque l’éclatement de bulles. Le secteur bancaire licencie ou délocalise. Des valeurs sûres de l’indice vedette telles que Nestlé dérapent dans le sillage de la Chine.

Alors on parle de repasser la patate à l’Etat. Lui confier la relance de l’économie par des injections intraveineuses. Le recours ultime. Comme si l’Etat avait les moyens de sauver la planète Finance à lui tout seul. Comme si le remorquage du Titanic était sa vocation première.

La catastrophe est-elle encore évitable? Le pire n’est jamais certain. Bonne nouvelle: l’Institut international de recherche sur la paix nous confirme une énième fois la progression du commerce mondial d’armement. Il nous apprend que les Etats-Unis ont vendu des armes lourdes à 96 pays. Réjouissons-nous, on est sur le bon chemin…

GHI

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4 commmentaires à “Krach financier, le recours ultime”

  1. Heizmann 25 février 2016 at 13:32 #

    Excellente analyse, certes terrible, mais tellement authentique!

  2. Bernard Walter 25 février 2016 at 23:36 #

    Pour une fuite en avant, on ne fait pas mieux.
    Pendant ce temps Airbus en a pour 1000 milliards (1 000 000 000 000) de commandes pour… 2026.Tranquille, la confiance règne, personne aux news ne se demande ce que seront ces 10 années à venir, de ce que sera 2026 !
    Excellente analyse ,en effet. Christian, tu éclaires ma lanterne qui en a bien besoin.

  3. Zimmermann Micky 26 février 2016 at 10:33 #

    Mais encore ? Ne serait-il pas temps de revenir aux fondamentaux et de rappeler qu’en régime capitaliste la dernière variable d’ajustement demeure, envers et contre tout, le coût de la force de travail et que, quelles que soient les mesures mises en oeuvre pour proroger le régime failli de la propriété privée des moyens de production (parasitisme, guerres, destruction des nations et de toutes les conquêtes sociales et démocratiques), il n’est d’autre planche de salut pour l’humanité que d’en finir avec la dictature des marchés financiers dont le FMI, l’UE et l’ensemble des gouvernements aux ordres (et en crise) sont les pourvoyeurs ?
    En ce sens, l’alternative “socialisme ou barbarie” telle qu’énoncée par Rosa Luxemburg conserve toute son actualité.

  4. Bernard Walter 26 février 2016 at 16:19 #

    On est bien d’accord, Micky, en tout cas moi. La question maintenant n’est plus le “quoi”, mais le “comment”. Lénine a écrit un livre au titre débile: Que faire ? C’est exactement là qu’on en est. Les réponses à la question ne sont pas les mêmes parce que les conditions ont changé bien sûr. L’organisation de la base ne sera plus une seule organisation sous une direction suprême (même si “démocratique” dans l’idée, mais la démocratie est un leurre tant qu’il n’y a pas une unité autour d’une valeur de base qu’on peut appeler justice ou équité ou solidarité). Ce seront mille petites organisations aux idées communes qui peu à peu briseront la main de fer (ou de papier, pour paraphraser MaoTsé Toung) de la finance mondiale. Et dans chaque partie du globe cela prendra une forme différente. Bien sûr que les soulèvements populaires, comme ce qui se passe avec les agriculteurs en France actuellement, ainsi que les guerres de libération y ont leur place là où elles sont inévitables.
    Et bien sûr que ce sont là des projections très loin de la réalité présente, mais je ne vois pas d’autre chemin pour changer les choses.
    Et comme chaque prolétaire avait il y a cent ans sa place dans ce grand mouvement, aujourd’hui chaque travailleur, paysan et citoyen y a sa place. Chacun dans son environnement peut Faire.

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