La précarité du monde vue par Rutebeuf au XIIIe siècle

Le monde va mal, estiment beaucoup de nos contemporains. Mais allait-il beaucoup mieux au XIIIe siècle? On peut se le demander à lire Rutebeuf dont nous publions un extrait de son poème « Les plaies du monde« , une critique acerbe de la société de son temps. Une suggestion de Sima Dakkus Rassoul.

Les plaies du monde

Il me faut rimer sur ce monde
qui de tout bien se vide et s’émonde.
De tout bien il se vide:
Dieu tissait, le voilà qui dévide.
Bientôt la trame lui manquera.
Savez-vous pourquoi nul ne s’entraime?
Les gens ne veulent plus s’entraimer,
car dans leur coeur il y a tant d’amertume,
de cruauté, de rancune et d’envie
qu’il n’est personne au monde
qui soit disposé à faire du bien aux autres
s’il n’y trouve pas son profit.

Rutebeuf (1230 ?-1285 ?)

 

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2 commmentaires à “La précarité du monde vue par Rutebeuf au XIIIe siècle”

  1. michelle 13 février 2017 at 13:33 #

    Magnifique!
    Merci de nous rappeler les merveilles et la sensibilité de ceux qui nous ont précédés.
    Nous n’avons pas toujours besoin d’avoir recours à l’actualité pour essayer d’appréhender notre monde.

  2. Geneviève Delaunay 13 février 2017 at 18:34 #

    Merci à toi Christian de publier Rutebeuf. Très sensible à ses pensées par ses poèmes et pièces de théâtre. J’ai interprété dans mon adolescence « Le Miracle de Téophile » à l’exposition nationale suisse.
    Remarquable ta publication

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