Les rendez-vous de la Méduse – Les rêves léniniens d’Eli Brindesi

« Il faut rêver… Lénine » est le thème choisi par Elisabeth Brindesi pour exposer ses derniers acryliques à la galerie ELA de l’EPFL du 11 mai au 21 juillet 2017. Pourquoi Lénine? Parce que, explique l’artiste lausannoise dans une interview accordée au journal de l’EPFL, « révoltée par l’injustice, les condamnations à la misère, les guerres et la bêtise, je suis devenue politiquement incorrecte, sans même l’avoir choisi. »

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Un commentaire à “Les rendez-vous de la Méduse – Les rêves léniniens d’Eli Brindesi”

  1. Pierre Adler 6 mai 2017 at 11:51 #

    Je ne tiens pas à m’étendre sur l’invocation malheureuse de la détestable figure de Lénine dans le contexte des Beaux-Arts.

    Toutefois, je voudrais, à l’occasion de ces rêves léninistes, citer l’immense gauchiste que fut Jean-Paul Sartre, et ce afin de montrer que même lui, le compagnon de route des communistes de son époque, le philosophe impénitent qui déclarait catégoriquement que « le marxisme est la philosophie indépassable de notre temps » et l’homme qui vendait « La Cause du peuple » sur le Boulevard Saint-Michel durant les années 68, était capable d’un discernement considérable en matière d’art, qui le mettait en contradiction directe avec un des dogmes centraux de la doxa moderniste, à savoir celui du parallélisme des arts, qui consiste à considérer tous les arts comme des langages.

    La citation est tirée des cinq premières pages de l’essai « Qu’est-ce que la littérature » (1948). Elle résume de manière extrêmement condensée une réflexion sur les arts non-linguistiques ou non-langagiers, telles la peinture et la musique, qui mériterait d’être citée dans son entièreté tant elle est profonde et plus que jamais d’actualité dans une époque, déjà longue en fait, qui considère tous les arts comme des langages (comme des assemblages de signes). La voici donc: « On ne peint pas les significations, on ne les met pas en musique; qui oserait, dans ces conditions, réclamer du peintre ou du musicien qu’ils s’engagent? »

    Or l’engagement politique est indissociable du langage naturel et de ses différents modes de signifier (termes singuliers, termes généraux (ou termes de concept), termes de quantité, verbes, etc.).

    Ainsi s’avère-t-il que même le grand-père du politiquement correct, en compagnie d’ailleurs de la grande Sartreuse (une des mères du féminisme), restait un homme capable d’un discernement conceptuel bien plus raffiné que ne le laisseraient entendre ses déclarations dogmatiques sur le marxisme et ses mensonges sur l’URSS léniniste et stalinienne, qu’il corrigea, il est vrai, mais bien tard.

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