Simone Veil, singularité et égalité


Le Canton de Vaud célèbre la première femme Présidente du Conseil d’Etat, Nuria Gorrite. C’est un événement historique.

PAR SIMA DAKKUS RASSOUL

En France, suite à une pétition de 140’000 signatures, Simone Veil, la très grande figure politique de l’Hexagone sera inhumée au Panthéon. La liste des personnalités est longue Voltaire, Victor Hugo, Emile Zola, Jean Jaurès, Rousseau, en tout septante-sept. D’autres, tel que Descartes et Viala sont inscrits, mais pas encore transférés.

Le Panthéon est un monument de style néo-classique situé dans le 5e arrondissement de Paris. Au cœur du Quartier latin, sur la montagne Sainte-Geneviève. Il a été inauguré le 4 avril 1791, quand l’Assemblée constituante transforme l’église Sainte-Geneviève en « Panthéon des grands hommes ». En rivalité avec le Panthéon de Rome, l’architecture du monument de Paris se calque sur le devant du temple romain, devenu église au VIIe siècle. Son nom vient du grec pántheion qui signifie “de tous les dieux”.

Seules quatre femmes figuraient jusqu’ici parmi les inhumés au Panthéon. Sophie Berthelot, scientifique et femme du chimiste Marcellin Berthelot, a intégré l’immortelle compagnie au titre d’épouse. Marie Curie avec son mari Pierre Curie est entrée au Panthéon par la décision de François Mitterrand. Prix Nobel de physique en 1903 avec Pierre Curie, puis celui de chimie en 1911 pour ses travaux sur le polonium et le radium. Elle est restée la seule à compter parmi les immortels pour ses propres mérites jusqu’au 27 mai 2015.

C’est à cette date précise et à l’initiative de François Hollande que Germaine Tillion, grande résistante et lauréate du prix Pulitzer pour sa bravoure durant la guerre, a eu les honneurs de l’inhumation. Ainsi que, le même jour, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, nièce du Général de Gaulle qui a connu la déportation. Elle a ensuite créé notamment la section féminine de l’association des anciens combattants. En 1987, elle témoignait au procès de Klaus Barbie.

Simone Veil, à la trajectoire exemplaire dans le paysage politique français, est donc la cinquième femme à honorer le Panthéon avec son mari Antoine Veil. Déportée pendant la guerre, elle a ensuite occupé les fonctions de magistrat et de haut fonctionnaire. Elle a été une figure emblématique de la défense des droits des femmes. Ministre de la Santé sous le gouvernement de Giscard D’Estaing, elle réussit à dépénaliser l’avortement (IVG) en donnant son nom à la loi : la loi Veil. Elle disait que c’était cependant un drame quand cela se produisait.

Première présidente du Parlement européen, nouvellement élu au suffrage universel, de 1979 à 1982, elle entra à l’Académie française. Elle a été une figure phare des gouvernements dans lesquels elle a occupé des fonctions ministérielles. De 1993 à 1995, elle fut ministre d’État, ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville puis membre du Conseil Constitutionnel dès 1998.

Une femme brillante qui se distinguait dans ses interventions médiatiques par une autorité naturelle et ses connaissances approfondies. Elle exprimait une vision large et humaniste. Elle ne se départissait jamais de sa fermeté, ni de sa courtoisie. Un modèle en matière de comportement politique. Et une femme d’une grande beauté durable.

VEIL, Simone, 1993, Femme Politique (F) © ERLING MANDELMANN ©

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