Il ne se passe pas un jour sans que des citoyens ne se plaignent de la qualité de l’information.
PAR CHRISTIAN CAMPICHE
Les médias disent-ils la vérité? Pourquoi ne parlent-ils pas de tel ou tel événement? Qu’est-ce qui explique leur docilité face aux pouvoirs établis?
Au premier abord l’insatisfaction étonne dans la mesure où l’information ne se cantonne plus uniquement dans des canaux traditionnels, un journal en situation de monopole régional, la radio, la télévision. Elle essaime dans les blogs, les réseaux sociaux, une infinité de sites en ligne. Ceux-ci relaient des nouvelles parfois fantaisistes ou carrément infondées, difficilement vérifiables. Mais souvent aussi elles sont pertinentes et remarquables de perspicacité. A tel point que l’on se demande pourquoi le quidam se plaint alors qu’il a tout sous les yeux.
Dans un deuxième temps, on réalise que l’accès n’est pas égal pour tous les «consommateurs» d’information. Beaucoup d’aînés n’utilisent pas l’internet et ne s’informent donc qu’au moyen du quotidien auquel ils sont abonnés ou bien sur les ondes moyennant leur cotisation de redevance. Mais surtout l’influence est une affaire d’audience. Une majorité de la population s’alimente en nouvelles de manière classique, sans beaucoup de réflexe critique, il faut bien le dire. Les faiseurs d’opinion, si tant est qu’ils méritent encore ce qualificatif, peuplent les plateaux du téléjournal et des forums radiophoniques où sévissent des commentateurs parfois trop généreusement gratifiés du titre d’expert.
La conséquence est que maints sites pourtant animés par des professionnels de l’information peinent à dépasser le stade de la plate-forme confidentielle, réservée à un lectorat d’aficionados inconditionnels. Pour obtenir une tribune vaste et consensuelle, il devraient appartenir au monde des médias dits dominants. Et l’on peut être sûr que cette « élite » conditionnée par de grandes agences de presse américaine, française et allemande fera tout pour empêcher les nouveaux venus d’accéder à la notoriété. En utilisant le discrédit. En affublant ces « concurrents » potentiels d’une réputation plus ou moins sulfureuse ou déshonorante: extrémiste, anarchiste, altermondialiste, complotiste, utopiste, etc…
Les médias conformistes ont encore de beaux jours devant eux, il n’est pas né celui qui révolutionnera l’information en la sortant des lieux communs habituels. Quand il ne s’agit pas de la désinformation pure et simple. Frustrant est le laconisme qui a suivi la décision du gouvernement français de rendre obligatoires 11 vaccins pour les nourrissons. Ahurissant, dans l’autre extrême, est le rouleau compresseur clouté de clichés éculés et maculé de lacunes historiques qui s’en prend à tel pays européen, parce que ses dirigeants ont eu le culot de dire son fait à un multimilliardaire américain, sponsor du couple Clinton. Lequel spéculateur arrose la presse internationale de ses dollars, obtenant ainsi ses faveurs, et soutient des manifestations de rue partout où il s’agit de déstabiliser un gouvernement qui ne fait pas allégeance au FMI.
La manipulation est de ce monde et le pouvoir de l’argent ne vient que le confirmer: il ne faut pas oublier le rôle des media dans l’élection de Macron… Mais, ce qui manque aujourd’hui, c’est, d’un côté, l’esprit critique que l’on utilisait allègrement aux générations au-dessus et, de l’autre, la censure qui venait, d’autorité chasser les méfaits de l’information. Vivons, cependant, avec notre temps en laissant, à chacun, le soin de faire le tri ou de s’abêtir devant ses écrans!
il faudrait une sociologie des journalistes… en Suisse… un peu à l’image du documentaire de Serge Halimi « les nouveaux chiens de garde »… « des fils De » aux réseaux très influents…. l’information s’apparente à beaucoup de vacarme auquel chacun ajoute son petit bruit… de bulle de savon en bulle de savon (Panama Papers), tout est fait pour émouvoir, pour garder l’auditeur, le spectateur en haleine.. tout va trop vite… on passe du rire aux larmes comme des bipolaires.. état de sidération permanent… « Suivez »…
Je ne suis toujours pas certain que l’information l’emporte sur le renseignement pour les différents consommateurs des produits marketing ( formule d’Alain Weill, l’information n’est qu’un certain genre de récit édité selon des formats)… à moins, évidemment de croire obstinément à la fable du peuple homogène et à la démocratie… qui méritent une déconstruction…
je ne voudrais pas jouer les rabat joies mais grâce aux médias numériques on ne fait que tourner en rond depuis 2000
Excepté quelques hauts faits et les nombreux Hygiénistes et réformistes en tous sens et genres qui veulent tout changer pour mieux reculer on ne fait que tourner en rond et au carré dans la spirale du Septénaire
On connaît la marche au carré exercice recommandé pour faire marcher droit et sans tirer le chien ,le natel joue à merveille le rôle du maitre afin de tenir à distance les empêcheurs de tourner en rond
Deux chansons écrites en 1973 par Guy Béart reflètent un monde qui a peu changé excepté que nous avons tous vieillis .il s’agit du Grand Chambardement et du Porte bonheur
En écoutant les paroles on s’y croirait vraiment et le pire c’est qu’on arrive à faire autant peur aux gens qu’avant les premiers postes TV
Si certaines prévisions sont exactes on aurait déjà dû sortir de la spirale infernale mais grâce à Internet on y est sans doute reparti pour 30 ans
Seule certitudes on ne sera plus là pour vérifier !
Et bienoui, la sociologie de la communication et des médias a existé en Suisse.
Même en Suisse romande, à l’Université de Fribourg précisément.
Jusqu’à la mort, hélas, en 2007, de l’un de ses concepteurs Jean Widmer.
Si vous êtes intéressé, vous pouvez consulter ce site : http://www.unifr.ch/sociomedia/2007/index.php?page=hommage