Sion 2026, c’est mal parti


A peine lancée, la candidature valaisanne aux Jeux olympiques d’hiver 2026 a déjà du plomb dans l’aile.

PAR CHRISTIAN CAMPICHE

Selon un sondage réalisé par un journal dominical alémanique, une majorité de parlementaires verts, socialistes et UDC s’y opposeraient. Tant et si bien que l’appui des parrains radicaux-libéraux et du PDC ne serait plus suffisant pour assurer un avenir radieux au projet.

Malheureusement pour les promoteurs, Doris Leuthard n’est pas ministre du Sport. L’avenante politicienne PDC aurait pu jouer le rôle d’Adolf Ogi, l’inusable Bernois à l’anorak rouge toujours prêt à renverser des montagnes. Un entregent que ne possède pas forcément Guy Parmelin. Dans le « Matin Dimanche », le chroniqueur Peter Rothenbühler s’en prend à son souffre-douleur préféré. Le ministre des Armées et du Sport a beau s’être prononcé en faveur de Sion 2026, il n’a pas l’attitude qui convient, il lui manque l’enthousiasme d’un Ogi, justement.

Mais faut-il le lui reprocher? Le journaliste oublie d’abord que M. C’est-Formidable! a quand même connu l’échec lors de la candidature précédente de Sion, en 2006. Il néglige surtout un facteur psychologique important: la foi ne se commande pas. Et si M. Parmelin, au fond de lui-même, n’était pas convaincu par le projet? Le devoir de solidarité collégiale au sein du Conseil fédéral est une chose, l’authenticité une autre. Ne se transforme pas en girouette qui veut.

S’il ne l’avouera jamais, le ministre UDC ne pense peut-être pas différemment de ses collègues de parti. Les JO, c’est ruineux et peu écologique. Le sondage précité montre d’ailleurs que l’estimation des coûts pour la sécurité ont été complètement minimisés. Au final, ce n’est pas une facture d’un milliard que signera le Conseil fédéral mais beaucoup plus.

L’idée de Sion 2016, paraît-il, revient à Christian Constantin. Englué dans une affaire d’incorrection sportive, le promoteur immobilier et sponsor du FC Sion a quitté le bateau laissant à leurs scénarios les états-majors des parrains radicaux-libéraux et PDC du projet. Souhaiter une rocade gouvernementale du dossier par la transmission du bébé à Doris Leuthard ne servirait à rien car la cheffe des Transports s’en va à la fin de l’année 2018. Inutile également de songer à un autre sherpa. Qui se dévouerait alors que les finances de l’Etat restent fragiles? La configuration stellaire est d’autant moins favorable que la neige ne garantit plus sa présence dans nos montagnes. Les chances de Sion 2026 fondent au rythme du réchauffement climatique.

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Un commentaire à “Sion 2026, c’est mal parti”

  1. Geneviève Delaunay 24 octobre 2017 at 14:02 #

    Vivement ces Jeux de 2026.!!

    Toutes les Valaisannes et tous les Valaisans, jeunes et moins jeunes, doivent voter d’une manière positive et durable compte tenu du manque de neige en cette fameuse saison d’hiver, depuis plusieurs années déjà.

    La majorité des stations situées à 2 000 m en souffrent cruellement. Développer simultanément les saisons d’hiver et d’été est une urgence. Et une évidence.

    Regardons tous dans la bonne direction, celle de demain et non celle du passé. Et bienvenue aux prochains Jeux !

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