Chronique catalane – La journée de toutes les tensions


Le Sénat espagnol a commencé à débattre hier, jeudi 26 octobre 2017, de l’application de l’article 155 de la constitution espagnole, vivement sollicitée par le gouvernement de M. Rajoy qui propose la suspension de l’autonomie de la Catalogne.

PAR FRANÇOIS GILABERT

Pour rappel, M. Rajoy, suite aux résultats du référendum pour l’autodétermination de la Catalogne, avait adressé un ultimatum au président catalan Carles Puigdemont, lui demandant qu’il réponde à la question de savoir si, oui ou non, il déclarait l’indépendance. M. Puigdemont avait pris comme option de ne pas répondre et de gagner du temps, de ne pas se précipiter dans une déclaration d’indépendance, avec pour objectif à la fois une ouverture de dialogue avec Madrid et une médiation internationale du conflit.

Fort de l’appui obtenu auprès des dirigeants de l’Union Européenne, M. Mariano Rajoy opposait un refus de dialogue, de même que toute médiation extérieure, estimant être dans son bon droit. Il a exigé de M. Puigdemont que ce dernier revienne à la raison et à la légalité constitutionnelle. L’ultimatum expirant, il a mis en route l’application de l’article 155 de la constitution espagnole et demandé purement et simplement l’abolition de la Generalitat de Catalogne (pouvoir exécutif) et du parlement, ainsi que la mise sous tutelle du département de l’économie (déjà effectif depuis le mois de septembre), des médias audio-visuels subventionnés par le gouvernement catalan, de la police catalane, de l’éducation et proposé aussi la tenue d’élections autonomiques dans les six mois. La mise en application de cet article doit, selon la constitution, être débattu et avalisé par le Sénat espagnol, qui de toute façon présente une majorité constituée de l’alliance Partido Popular, Ciudadanos et du parti socialiste espagnol.

Une offre avait été faite au président Puigdemont de venir exposer son point de vue au Sénat et de débattre de la situation, en présence éventuelle de Mariano Rajoy. Par ailleurs, l’alliance des socialistes-PP-CS, sans unanimité claire, avait laissé entendre, dans un premier temps, que la mesure 155 pourrait être suspendue si le président Puigdemont renonçait à la déclaration d’indépendance et appelait à des élections autonomiques.

La journée d’hier a été des plus chargées émotionnellement pour tous les Catalans. Le président Puigdemont a été en effet soumis à de fortes pressions émanant de son propre camp indépendantiste, de ceux qui prônent l’indépendance issue du scrutin du référendum du 1er octobre 2017, et d’autres, partisans de la dissolution du parlement et de la tenue de nouvelles élections. D’autre part, le gouvernement espagnol, sous la pression surtout des Ciudadanos, déclare que la convocation d’élections de la part du président de la Généralité de Catalogne ne changera rien à l’application du 155. En conséquence, M. Puigdemont a décidé de ne pas se rendre au Sénat espagnol. Dans son allocution en fin d’après-midi, il a annoncé qu’il ne convoquera pas de nouvelles élections, ce qui ouvre la voie à une déclaration d’indépendance au parlement de Catalogne selon toute probabilité aujourd’hui vendredi 27 octobre 2017.

Selon un dernier sondage du journal “El periodico”, les partis indépendantistes obtiendraient la majorité absolue à de nouvelles élections avec des résultats très proches de ceux de 2015. La majorité silencieuse mise en avant surtout par les partisans d’une Catalogne dans l’Espagne pourraient obtenir une même majorité de voix, mais la répartition des sièges serait la même, au profit des indépendantistes. En 2015, on comptait 4’130’196 votants, pour une participation de 74,95 %. 135 sièges étaient à repourvoir et il fallait 68 sièges pour prétendre à la majorité absolue. Les partis indépendantistes Junts per si et CUP cumulant leurs sièges sont parvenus à une majorité absolue de 72 sièges. Il s’agit d’un scrutin proportionnel selon la méthode d’Hondt, incontestablement proposé par la démocratie espagnole et qui néanmoins a tendance à favoriser les grands partis et les régions peu peuplées ou rurales. Cependant, aux 72 sièges peuvent s’ajouter quelques sièges du parti “Podem” car certains d’entre eux sont ouvertement indépendantistes.

Il convient de se rappeler que le référendum du 1er octobre 2017, et cela malgré l’intervention violente de la police nationale espagnole, de la garde civile et la confiscation de nombreuses urnes dans certains collèges électoraux de Barcelone et de Gérone, les votes pour l’indépendance se sont élevés à 2’044’038 sur un total de 2’286’217 avec une participation de 43 %. Le oui l’a emporté à 90%. Un référendum n’est-il pas le meilleur moyen de départager les partisans et les opposants à l’indépendance?

Enfin, si aujourd’hui l’indépendance de la Catalogne est déclarée, le gouvernement espagnol de Mariano Rajoy promet de répondre par l’application de l’article 155. On peut donc craindre une recrudescence de la violence répressive. Il faut rappeler que deux leaders de deux mouvements non-violents indépendantistes sont toujours en prison pour des raisons politiques et que le président Puigdemont risque 30 ans de prison pour rébellion.

Une manifestation “en faveur de l’indépendance de la Catalogne, des droits fondamentaux et démocratiques, bafoués par l’emprisonnement de deux indépendantistes catalans, représentants de la société civile et non violents ainsi que par l’intervention policière violente et disproportionnée lors du référendum du 1er octobre 2017” aura lieu demain samedi 28 novembre 2017 à 14h30 à Berne sur la Bundesplatz.

Barcelone, 21 octobre 2017. Capture d’écran.

 

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20 commmentaires à “Chronique catalane – La journée de toutes les tensions”

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    François Meylan 27 octobre 2017 at 23:15 #

    Extrait de la presse de ce fameux vendredi noir:

    “Alors qu’une bonne moitié des Catalans sont opposés à la déclaration d’indépendance, la maire de Barcelone Ada Colau a jugé que les indépendantistes au pouvoir avaient «avancé à une vitesse de kamikaze» imposée par des «intérêts partisans». Lors des dernières régionales en 2015, les indépendantistes avaient obtenu 47,8% des suffrages. Symbole de cette fracture, la résolution déclarant l’indépendance a été adoptée en l’absence de l’opposition – qui avait quitté l’hémicycle – par 70 voix pour, dix voix contre et deux abstentions. ‘Ce papier que vous avez rédigé détruit ce qu’il y a de plus sacré, la coexistence» en Catalogne’, avait auparavant déclaré en brandissant la résolution qui allait être votée Carlos Carrizosa, élu du parti anti-indépendantiste Ciudadanos.”

  2. La Méduse 28 octobre 2017 at 09:59 #

    En Catalogne, journalistes locaux et correspondants se plaignent de pressions du pouvoir et de harcèlements sur les réseaux sociaux d’une ampleur inégalée. Le rapport de Reporters sans frontières: https://rsf.org/fr/rapports/rsf-publie-son-rapport-la-liberte-de-la-presse-sous-pression-en-catalogne

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    François Meylan 29 octobre 2017 at 10:20 #

    ll n’y a pas une vérité mais des vérités. À l’heure de rétablir les faits, toutes les pistes méritent d’être explorées. En premier lieu et on ne le répétera jamais assez: ce n’est pas l’Espagne qui est divisée mais bien l’Autonomie catalane qui est déchirée. D’autre part, ceux qui soutiennent les séparatistes affirment que la riche Catalogne est opprimée par l’Espagne. Depuis quand les riches sont-ils opprimés par les pauvres? Un autre élément de perplexité est moins connu. Il a été révélé en août 2016 par le quotidien catalan “La Vanguardia”: le spéculateur et milliardaire George Soros a financé des manifestations anti-eurosceptiques et anti-xénophobie à Barcelone, depuis 2014. Plus intrigant, il est aujourd’hui avéré qu’il finance également des mouvements indépendantistes de Catalogne. Selon “La Vanguardia”, il a, par le biais de ses ONG, versé :
    – 27 049 dollars au Consell de Diplomàcia Pública de Catalunya (Conseil de diplomatie publique de Catalogne), organisme créé par la Généralité de Catalogne avec divers partenaires privés;
    – 24 973 dollars au Centre d’Informació i Documentació Internacionals a Barcelona (CIDOB — Centre d’information et de documentation internationale de Barcelone), un think tank indépendantiste. Le CIDOB joue le rôle de pré-ministère des Affaires étrangères pour la Généralité de Catalogne. Ces montants demeurent certes modestes pour Soros et sa force de frappe de 25 milliards de dollars. Mais ce n’est que l’arbre qui cache la forêt. Le financier âgé de 87 ans qui aime se présenter comme un chef d’État sans État voit dans une Catalogne soumise au chaos mais indépendante l’opportunité de s’y construire enfin son ministère. Il n’en est pas à son premier coup.
    Avec la Catalogne, il nourrit aussi des autres aspirations. À savoir la fragilisation de l’Union européenne (UE) par le biais de la déstabilisation de l’Espagne. Le déclenchement d’un krach boursier qu’il attend depuis l’investiture de Trump qui lui a fait perdre plus d’un milliard de dollars. Soros fait principalement ses fortunes sur les débâcles financières. Quand celles-ci se font attendre il aide à les provoquer. Il ne s’en cache pas. Il ne s’embarrasse pas de considérations morales non plus. Faire de l’argent en spéculant – pour lui, on spécule toujours contre quelqu’un – est un jeu.

  4. Alan Joan Costa 29 octobre 2017 at 14:34 #

    Cher Monsieur François Meylan,

    Tout d’abord, je souhaitais vous remercier pour l’interêt que vous portez à la crise politique en Catalogne en lisant la presse et en donnant votre point de vue sur la question.

    Je ne suis certes pas journaliste, mais je me permet de vous faire part de mon point de vue en temps que citoyen suisse et catalan de coeur.

    Vous mettez en avant l’aspect économique de la crise catalane, en mettant en évidence des chiffres précis et concis possiblement publiés dans le journal “La Vanguardia” connu comme étant un journal soutenu par Madrid et l’Etat espagnol.
    Cependant je connais mes limites et je ne suis pas suffisamment expert en économie pour vous donner mon avis sur cette polémique et chiffres publiés dans votre commentaire.

    Afin de donner un avis construit et favoriser un journalisme d’opinion, je pense qu’il serait également bénéfique de reprendre des articles sur la question venant de journaux “El Punt Avui” ou l'”Ara” connus comme étant des journaux catalans soutenant le droit à l’autodétermination, plutôt indépendantiste et, par conséquent, représentant l’autre moitié de la population catalane.

    Je ne suis certes pas en mesure de vous faire un article de journalisme d’opinion, par contre je peux vous faire part de mon sentiment catalan et cela, aucun argument économique ne pourra expliquer la volonté de se sentir exister en tant que catalan.

    En effet, il s’agit bien plus qu’une raison économique, mais bien la volonté de pouvoir s’affirmer en tant que catalan et enfin de se sentir respecter. Vous allez me répondre, “il s’agit d’une sorte de crise identitaire” et je vous répondrai “si” et je pense que la solution à cette crise est bien la rupture avec l’Espagne avec l’espoir de pouvoir se reconstruire son identité sur des blessures anciennes encore non cicatrisées.

    Pour votre information, il m’arrive parfois de ne pas oser dire que je suis Catalan, de peur des répercussions que cela pourrait avoir sur ma carrière professionnelle, mes amitiés et rencontres.

    Après ces quelques mots venant du coeur et qu’aucun article ne pourra faire changer d’avis, je me permet d’exprimer aux citoyens suisses, leur chance de pouvoir s’affirmer librement en tant que Suisses et d’être respectés d’égal à égal dans un pays où la paix et la démocratie font partie des principes fondamentaux de notre société.

    A bon entendeur, salut et que les Catalans opprimés puissent enfin retrouver leur identité dans la paix, l’amour et le pacifisme…

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    François Meylan 29 octobre 2017 at 15:38 #

    Monsieur Costa,

    En premier lieu, je vous remercie de m’avoir lu.
    Ensuite de prendre votre plume un dimanche.
    J’ai moi-même de la famille et des amis dans la région. Depuis mon jeune âge je vais en Catalogne et même plusieurs fois par année. J’y ai séjourné de nombreux mois. Des membres de ma famille ont vécu la torture et l’assassinat sous Franco. Mais ma lecture sur place aujourd’hui n’est de loin pas la vôtre. La victimisation, notamment, ne saurait constituer un programme politique.
    Avec mes meilleurs messages

    François Meylan

  6. Philippe Zutter 29 octobre 2017 at 16:02 #

    Désolé , M. Costa, mais je ne pense pas que les Catalans soient opprimés. L’Espagne, dois-je vous le rappeler, n’est plus une dictature depuis longtemps.
    Philippe Zutter

  7. Alan Joan Costa 29 octobre 2017 at 16:31 #

    Cher Monsieur Meylan, Cher Monsieur Zutter,

    Lors de mon précédent commentaire, je vous exprime un sentiment personnel sans jugement de valeur et votre réponse se traduit par mettre en avant ma “victimisation”. Je ne vous demande pas d’adhérer à ma cause, mais d’entendre mon sentiment et de le respecter.

    Vu que mon commentaire semble déranger, je terminerai mon commentaire sur la chronique par:
    Vous ne pensez pas que les Catalans soient opprimés ou que l’Espagne soit une dictature… Je l’entends bien et je respecte votre point de vue… Cependant, j’aimerais souligner que les récents événements (article 155, prisonniers politiques) ainsi que ceux à venir sont en train de nous prouver à tous le contraire…

    Que la vérité vous dérange ou pas, le peuple catalan décidera de son futur pour ou contre une République catalane et le choix devra être respecté par tout un chacun, unionistes ou indépendantistes.

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    Christian Campiche 29 octobre 2017 at 17:16 #

    Tout le monde en Europe veut avoir son mot à dire mais il faut d’abord laisser les Catalans s’expliquer entre eux. Comme les Jurassiens s’expliquent entre eux depuis des lustres. Tiré du site du Jura Libre, ce texte datant de 2013:

    “(…) C’est à la population maintenant de saisir au bond tous ces potentiels de réussites et de se lancer dans une réflexion profonde et dynamisante sur un nouvel avenir commun. Un avenir commun qui renforcera les deux régions et qui ne pourra être que bénéfique tous. En toute égalité et en toute sérénité car même l’Ancien Canton accepte cette démarche ! Vive le Nouveau Canton !”

    Berne accepte la démarche! Voilà le miracle suisse basé sur le respect des minorités. Un exemple à suivre en Europe, bien sûr.

    Cette phrase aussi d’un poète romanche dont je ne me rappelle plus du nom, mais que je cite souvent: “Un peuple vit s’il veut vivre”.

  9. Claude Mégroz 29 octobre 2017 at 20:23 #

    Lorsque un peuple, symbolisé par sa culture, sa langue, son passé historique, son économie et son futur, ne peut plus se gérer et s’exprimer librement et pacifiquement, car lié par un système qu’il n’a pas librement choisi, quel est
    le chemin à suivre pour défendre la légitimité et le respect de ses valeurs?

    Le peuple catalan, indépendantiste ou non, offre aux peuples d’Europe et du Monde une leçon de courage, de civilité, de respect, de pacifisme et d’amour.
    Le message du référendum c’est la liberté individuelle du peuple souverain.
    Comment appelle-t-on l’interdiction de vote ?
    Comment appelle-t-on la répression ?
    Comment appelle-t-on l’emprisonnement ?
    Comment appelle-t-on la supression des acquis ?

    Je suis Suisse, Vaudois et citoyen du monde, mon canton a fait son choix et a demandé son adhésion à la Suisse, pourquoi la Catalogne n’aurait-elle pas le même choix de son avenir ?

    L’Europe doit changer, les pays qui ne défendent pas les valeurs essentielles de chaque peuple représenté dans leur nation, les bafouent plutôt qu’ils les aident, ne sont pas un exemple. Il serait temps de revenir à des valeurs humaines et non purement économiques et stratégiques.

    Pour info, le sénat espagnol, 266 membres, qui a décidé la mise en application de l’article 155 de la constitution, est dirigé par le parti populaire (parti de M. Rajoy), 142 députés, soit la majorité absolue !
    Vive la démocratie !
    La Constitution espagnole a du pain sur la planche !

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    François Meylan 29 octobre 2017 at 23:00 #

    Monsieur Mégroz,

    Vous parlez de peuple catalan.
    En premier lieu, il n’existe pas d’ethnie catalane.
    Secondement, il suffit de voir les nouvelles pour rapidement s’apercevoir que celles et ceux qui ne souhaitent pas se séparer de l’Espagne sont aussi voire encore plus nombreux que les séparatistes. Que proposez-vous ? La guerre civile ? La partition en deux de cette autonomie espagnole ?

    Avec mes meilleurs messages

    François Meylan

  11. Bernard Walter 30 octobre 2017 at 02:07 #

    @ Christian
    Oui mais Christian, les mouvements séparatistes jurassiens sont aussi passés par des épisodes violents, et tout n’a pas été idyllique dans le processus qui a abouti à la création du canton du Jura. Sauf qu’en l’occurrence, l’Etat central, soit la Suisse, n’a pas eu à en souffrir puisqu’il n’était pas touché dans ses frontières.
    Concernant la Catalogne, plusieurs choses me viennent à l’esprit.
    – On peut comprendre l’inquiétude du gouvernement espagnol et son opposition aux velléités séparatistes de la Catalogne.
    -L’ombre de la dictature franquiste plane sur ce qui se passe en ce moment en Espagne. La manière brutale du gouvernement de M. Rajoy est très inquiétante.
    – Reporters sans frontières est une référence qui a ses côtés douteux. Si acharnement médiatique il y a, il me paraît s’exprimer généralement contre le mouvement indépendantiste catalan. Que celui-ci se défende me paraît logique.
    – Cet épisode d’affrontement entre le gouvernement espagnol et le séparatisme catalan est largement plus qu’un événement local. Toute l’Europe se sent concernée. Les différents gouvernements de nos pays prennent assez nettement le parti du gouvernement espagnol. Ils ont toutes les raisons de le faire. Dans une Europe qui tangue, la fracture politique de l’Espagne serait très malvenue. Alors que dans le cas de la Yougoslavie, l’Allemagne puis les autres pays occidentaux n’ont pas hésité à reconnaître la Slovénie en 1991, ce qui a été le prélude à une terrible guerre et au morcellement du pays. Deux poids deux mesures donc !
    – Je suis quant à moi favorable à la liberté des peuples de disposer de leur destinée. Mais le dire, c’est, même chez nous, s’exposer à passablement d’intolérance. La démocratie souffre.

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    Christian Campiche 30 octobre 2017 at 08:10 #

    Bernard, bien sûr l’indépendance du Jura n’a pas été un fleuve tranquille. Pour sa liberté, un peuple doit se battre. Mais on ne peut pas comparer l’Espagne et la Suisse, pays fédéraliste qui s’adapte un peu à la manière d’un jeu de lego. Les frontières espagnoles ne seraient pas touchées si un consensus sur l’autonomie et son degré existait. Mais pour cela il faut qu’il y ait une constitution à la hauteur de l’enjeu qui est dans le respect du sentiment de liberté qu’ont les habitants d’un pays. Un véritable dialogue aussi.

  13. Bernard Walter 30 octobre 2017 at 09:38 #

    Là je suis bien d’accord.
    Il ne reste plus qu’à espérer qu’ils sauront t’entendre !

  14. La Méduse 30 octobre 2017 at 13:19 #

    Liberté de la presse en Catalogne, vue par RSF: la réponse du berger à la bergère…
    https://www.ara.cat/en/Lets-stand-TV3-Catalunya-Radio_0_1894610616.html
    “Catalonia’s media are pluralistic and diverse. In Spain, there is only one position with regards to the Catalan independence process”

  15. Pierre Rottet 1 novembre 2017 at 09:07 #

    En complément, ATS:

    Selon l’enquête d’opinion du Centre d’études sociologiques de la Généralité de Catalogne (exécutif) publiée mardi, les indépendantistes, qui avaient perdu du terrain au printemps, ont regagné des voix et les Catalans sont 48,7% à soutenir l’indépendance contre 43,6% de personnes opposées.

  16. Claude Mégroz 1 novembre 2017 at 17:10 #

    M. Puigdemont mardi 31.10.2017 à 12h30
    Bruxelles.

    J’ai écouté le discours de M. Puigdemont et lui transmets mon admiration et mon total soutien. Il représente la démocratie, l’identité d’un peuple qui se veut souverain, le pacifisme et l’ouverture au dialogue.
    Quelques faits :
    invasion franquiste (parti populaire) jusqu’en 1978
    immigration de masse des espagnols en Catalogne
    interdiction de parler et d’enseigner le catalan pour toute la population de plus de 7’000’000 d’habitants parlant catalan
    Dès 1978 mise un place d’un gouvernement et des institutions à forte majorité du parti populaire (ex-franquiste) y compris la cour suprême composée de juges de ce même parti.
    La Catalogne comme d’autres peuples d’Espagne subit les règles d’un gouvernement anti-démocratique et la gestion politico-économique et sociale d’un pays. Elle subit aussi, on peut le dire, la gestion d’un seul parti conservateur en alliance avec les socialistes.
    Comment défendre les volontés démocratiques, la liberté et l’identité des citoyens, lorsqu’un gouvernement humilie ses concitoyens et se cache derrière une constitution qui n’a pas les moyens de se préserver d’être dirigée par un parti unique.
    Au lieu d’utiliser la foce, la répression, le mensonge, économisez votre énergie afin d’écouter ce que vous disent les peuples d’Espagne et posez vous la question de vos responsabilités et de vos devoirs.
    Vous êtes en abus de pouvoir.
    Vous ne réglerez rien par la brutalité et les arrestations car si vous voulez arrêter et emprisonner tout ceux qui ont oeuvré et encouragé l’indépendance, il vous faudra mettre en prison plus de 2’000’000 de personnes, car sans cela, ces derniers seront les premiers demain.
    Je suis triste et profondément déçu par l’attitude de l’Union européenne qui se cache derrière ses peurs, l’Europe ne peut se construire sans la légitimité de tout les peuples et non pas des pays qui ne les représentent plus.
    Pour terminer, j’ai suivi quelques commentaires entre autre celui de M. Gauthier Ribinsky sur France 24 (12h30 31.10.17)
    Je dénonce ces remarques odieuses, diffamatoires et mensongères sur le gouvernement et le peuple catalan. On ressent fortement une manipulation à l’encontre d’un gouvernement et d’un peuple qui ne demande que ce que tout citoyen est en droit d’exiger.
    Pour info, France 24 appartient au gouvernement français.
    Vive la liberté médiatique!

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    François Meylan 2 novembre 2017 at 15:19 #

    Dire que la Catalogne est oppressée relève du pur fantasme !

    C’est probablement Alain Finkielkraut qui a pourtant toujours pris le parti des minorités régionales qui a le mieux remis l’église au milieu du village.
    Comme une bonne majorité d’intellectuels d’Europe il s’oppose totalement à la sédition de la Catalogne. Il rappelle à justes propos que les principaux médias espagnols sont traduits en catalan, que cette autonomie n’a jamais eu autant de libertés qu’aujourd’hui. Que la langue catalane règne sans partage. Que les manifestations de rue n’y ont jamais été réprimées, contrairement à ce qui se passe sous un régime autocratique. Alors de quel joug se plaignent les séparatistes ? De quelle oppression ?
    À contrario et c’est regrettable les Catalans qui s’opposent à rejoindre le mouvement insurrectionnel se font traiter de renégat voir de fasciste. Qui oppresse qui ?

  18. Bernard Walter 2 novembre 2017 at 20:21 #

    Que d’agressivité monsieur Meylan ! Vous avez droit à votre avis, ceux qui sont d’un autre avis ont le droit de penser autrement que vous. C’est aussi simple que ça.

  19. Avatar photo
    François Meylan 3 novembre 2017 at 07:53 #

    Monsieur Walter,

    C’est ce que je fais. Je donne mon avis. Celui-ci se base sur du vécu, sur de nombreux séjours brefs comme longs – de plusieurs mois – en Catalogne, sur des expériences familiales, sur les ressentis et constats d’amis, de parents et de connaissances qui sont non seulement Catalans mais qui y vivent, sur mes lectures et recherches sur la thématique et je ralaye des prises de positions d’intellectuels et d’analystes de renom.
    Je suis navré de bousculer quelque peu votre fantasme d’un peuple catalan, emprunt de liberté, uni et martyrisé par une grande et méchante Espagne franquiste. Cela demande du courage et de l’honnêteté intellectuelle que d’aller explorer une réalité qui est autre de la sienne.

    Avec mes meilleurs messages

    François Meylan

  20. Bernard Walter 3 novembre 2017 at 12:52 #

    Mais voilà, monsieur Meylan, ce que vous voulez dire, vous l’avez dit.
    Vous voyez les choses autrement que d’autres qui les voient autrement que vous. Nous pourrons nous envoyer encore 150 messages comme ça, et cela ne fera rien avancer du tout.
    J’en reste quant à moi à cette évidence si difficile à comprendre: L’autre est un autre.

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