Retrousser ses manches et faire confiance.
PROPOS RECUEILLIS PAR SAMUEL WAELTI
Tel est le conseil prodigué par Sevki Demircan et Dijamant Gashi, deux jeunes hommes qui se sont lancés dans la restauration à Morges.
Comme des anecdotes de nos rues, les parcours des commerçants et entrepreneurs de Morges, pour la plupart inconnus, sont riches d’enseignements. Deux d’entre eux nous racontent leur aventure de jeunes entrepreneurs.
Sevki Demircan et Dijamant Gashi, deux amis d’enfance de la Gracieuse, ont ouvert, sans prérequis en mai 2015 “La Baraque à Sandwich”. Dijamant Gashi: “nous avions les locatifs pour un an et demi, un délai qui nous permettait de tester l’entrepreunariat. Nous nous sommes dit: parlons-en autour de nous, ça passe ou ça casse.” Agréablement surpris par les résultats, 18 mois plus tard, les deux compères, déménagent à la rue de la Gare 13A et renomment leur nouvel établissement le “D-food”. «Trouver un locatif n’est pas chose facile, encore moins à Morges. Mais avec de la patience, la bonne annonce s’est présentée”, précise Sevki.
Un périple des plus communs à première vue, pourtant Sevki et Dijamant ont une démarche plutôt atypique. D’une part, ils n’ont pas d’attente particulière sur ce projet, il s’agit d’une expérience pour chacun d’eux. D’autre part, leurs métiers respectifs sont plutôt éloignés de leur fastfood. Le premier, anciennement polymécanicien, gère l’affaire. Le second, maçon, cimente le jour et sert la nuit.
Les comparses alimentent leur affaire sans se casser la tête. Voir leur commerce “grossir” n’est pas l’objectif des jeunes patrons.”Nous voulions un petit restaurant, nous avons eu un petit restaurant”. Travail et confiance en l’avenir trace la route.
Dijamant, votre âge, 28 ans, a-t-il été un frein pour votre projet?
Dijamant Gashi: Je le vois plutôt comme un atout. Avec la commune pas de préjugés, le courant passe bien et nos échanges sont toujours agréables. De plus, nous investissons notre propre argent, pas de banque.
N’est-ce pas une lourde responsabilité pour votre avenir?
Le D-Food n’est pas un poids à porter. Je considère l’argent investi comme perdu. A nous de travailler pour le récupérer. Et quoi qu’il en soit, dans ma logique, chaque expérience est bonne à prendre.
Vous avez monté votre commerce sans faire de publicité. N’était-ce pas risqué?
Nous sommes connus dans notre quartier, le bouche à oreille a très bien fonctionné. Et je crois que les clients apprécient notre approche familiale. Je les connais presque tous. Il m’arrive de m’asseoir et manger à table avec eux.
Si vous deviez conseiller un jeune qui se lance, que lui diriez-vous?
Attention à la précipitation, laisse la peur de côté et fais le pas. L’important est de faire de son mieux et se lancer.»