Omar Khayâm (1048-1131), dates incertaines d’un poète, philosophe, mathématicien, astronome de langue farsi, né à Nishapur en Iran. Des générations d’Iraniens, d’Afghans, de Tajiks connaissent ses vers ainsi que ceux de Hâfez et de Saadi et de Balkhi-Rumi. Cet immense poète et savant a en particulier fasciné le mouvement romantique et suscité de nombreuses traductions. La mienne est partie sur les traces de la douce langue maternelle.
TRADUCTION A PARTIR DU FARSI DE SIMA DAKKUS RASSOUL
Dans notre antre où planent les volutes de l’ivresse
Le malin secoue les délires embrumés de notre gargote
Levez votre coupe, qu’on la gorge de nectar
Avant que la poussière de nos os ne remplisse
la mesure d’une poignée le creux de nos mains.
Cette nuit il t’a poussé vers nous
Ecartant le voile du secret dont il t’a tiré
Proche de qui brûlait de ton absence
En un coup de vent qui tout emporte
Ce monde qui fut un temps notre demeure
Ne nous a rien apporté sinon malheur et tristesse
Quel dommage que nul mal n’ait trouvé son remède
Nous voilà partis avec mille regrets au coeur
Ô Sage, envoie-nous la jouissance d’un désir
Souffle-nous la voie vers le divin et son oeuvre
Nous marchons droit et, toi, tu vois de travers
Regarde droit vers une issue et délivre-nous
Lève-toi, viens, viens pour réjouir notre coeur
De ton élévation, donne une réponse à notre énigme
Amène une cruche de vin pour notre soif
Avant que le temps ne façonne des cruches
dans la boue de nos os tombés en poussière.
Merci pour ce beau texte. On en redemande !