L’Islam n’a pas sa place en Allemagne: cette déclaration du ministre de l’Intérieur allemand, Horst Seehofer, a déclenché un débat virulent. La chancelière Angela Merkel a réagi en affirmant devant le Bundestag que les musulmans vivant en Allemagne et leur religion faisaient partie intégrante de la société. Horst Seehofer n’a rien dit de choquant, estime pour sa part le quotidien berlinois taz :
L’Islam n’a effectivement pas sa place en Allemagne. Du moins tant qu’il n’aura pas été reconnu comme entité juridique, au même titre que la communauté juive, les Eglises et les témoins de Jéhovah. Et tant que les hommes des associations islamiques préféreront se disputer entre eux plutôt que de réfléchir à l’avenir de l’Islam en Allemagne, et de se soustraire aux immixtions et subventions des Etats musulmans, alors l’Islam n’aura pas sa place dans le pays. Et tant que les instances dirigeantes des organisations islamiques conservatrices ne seront composées que d’hommes, qui s’en prennent de surcroît aux forces libérales, l’Allemagne ne pourra pas écouter l’Islam.
Eh bien, nous voilà repartis pour de sombres heures, semble-t-il. Cette déclaration a au moins le mérite de sortir d’une certaine hypocrisie et de replacer l’église chrétienne au milieu du village. Et cela donne à madame Merkel l’occasion de faire passer la pilule en se profilant comme personnalité humaniste. Si elle veut vraiment en convaincre ceux qui en doutent, il faut bien sûr qu’elle se sépare sans hésiter de ce ministre.
A considérer la difficulté avec laquelle Mme Merkel a constitué son gouvernement, je la vois mal risquer de mettre ce fragile équilibre en péril en procédant déjà à un changement.
Je pense que Christian Campiche a raison, et je partage tout à fait son point de vue.
Cette politique politicienne est plus que jamais une véritable partie d’équilibrisme où les jeux politiques ont plus de place que de véritables convictions, sauf en principe aux extrêmes (à droite le nationalisme du terroir, à gauche une justice sociale). Le but pour les gens de pouvoir étant de se maintenir et de bien servir le système capitaliste qui pour le moment est dominant dans le monde.
De ce que je peux voir sur internet, ce M. Seehofer est bien à droite (et la droite bavaroise a de solides traditions). Et il ne se gêne pas pour semer sa mauvaise graine. (Il y a un intéressant article de l’hebdomadaire Le Point à son propos).
Ce qui m’étonne, c’est que le taz est un journal défini comme étant de gauche. Et il dit ne pas voir le problème posé par les propos de ce ministre qui voudrait se débarrasser de l’islam en Allemagne.
Ceci dit, le jeu politique européen est une bouteille à encre. Comment comprendre ce qui, dans cette Europe désarticulée, est en train de se préparer ?
Une société différente va devoir émerger. Mais pour l’instant, les pouvoirs dominants ont pris trop d’avance, et les forces sociales poussant vers un changement véritable de société vont peut-être être prises de vitesse par des événements non maîtrisés (bouleversements climatiques, énergie ou armes nucléaires, ou autres). A moins que les mouvements citoyens, qui partout dans le monde essaiment, ne parviennent à unir leurs aspirations et à créer autre chose.
C’est amusant ce recours aux mouvements citoyens défenseurs invétérés de la laïcité pour se poser en défenseur d’une religion?
A oui pardon en effet, tant qu’elle n’est pas papiste!
Cette autre chose, M. Heizmann, n’a rien d’une religion. C’est trouver des voies vers un monde différent, qui ne soit plus dicté par la finance et sa valeur unique, l’ARGENT.
Car la logique capitaliste – il faut appeler les choses par leur nom – mène avec certitude à une catastrophe de grande envergure.
Ce n’est pas pour rien que Christian Campiche a créé en 2003 la Méduse, nommée à l’époque Radeau de la Méduse. Une « allégorie du monde à la dérive », selon ses propres termes.