Un petit livre qui n’a l’air de rien mais dit beaucoup de choses. Il est vrai que l’auteure, la poétesse marocaine Maria Zaki, n’est pas néophyte puisqu’elle signe ici son troisième roman.
Il n’y a rien de futile dans les descriptions de Maria Zaki, pas de style ampoulé non plus, tout au plus une feinte candeur. Dans ce récit tout s’enchaîne logiquement, sans complications excessives, parce que le climat est empreint de bon sens et spontanéité. Et parsemé d’humour, ce qui ne gâche rien.
Fresque subtile de la société marocaine, « La Funambule » plonge dans l’univers d’une famille séparée par l’émigration. Nulle agressivité ou violence ne se dégage toutefois de la confrontation des cultures. Entre Paris, point d’ancrage de la protagoniste, et Marrakech désormais à portée de bourse grâce aux navettes aériennes, les échanges intellectuels évoluent avec finesse et intelligence. Pêle-mêle dans le panier des doléances idéologiques qui s’entrecroisent: le statut de la femme, le suicide, la mal-gouvernance, l’arnaque commerciale, le rôle des médias. Autant de thèmes que l’auteure aborde sans tabou dans une narration originale ponctuée par le rythme du sommeil et des nuits réparatrices.
La funambule ou le récit des petites choses de la vie qui font que la vie est grande. C.
«La funambule» par Maria Zaki, préface de Jacques Herman, L’Harmattan 2018.