Poème et haïkus de Benoist Magnat

Les poèmes serpentent dans l’infini

 

Ouvrons les yeux pour l’invisible

pour rejoindre les épis de maïs suintant le round up

pour voir les hommes de l’ombre zigzaguer sur les chemins du malheur

pour se poser sur la branche de l’air qui oscille avec les vents

pour se frotter aux bouts de plastique usés qui naviguent

entre deux eaux jusqu’à la pacification dans 30.000 ans

pour regarder le ciel se fendre de lumières éclatantes

pour entendre les insectes se « trimbuler »  jusqu’à la naissance de l’herbe

Le verbe reste marginal dans les bruits du monde

Des oiseaux à l’abri du ciel piaillent pour faire descendre les nuages

L’infini cherche un nid pour se multiplier

(ce dernier vers me fait rire)

 

Haïkus

Dans la nuit des bois
des vers luisants illuminent la terre
comme un ciel étoilé

 

*

 

L’article de la mort

est suspendu à un fil

qui cède d’un coup sous le poids des années

 

*

 

Le petit canard dans la baignoire

est bien seul au fond sans eau

L’enfant lui est sur la plage au soleil

 

*

conseil poétique pour abréger l’ennui

Si vous êtes dans une minute de silence imposée

au bout de 30 secondes dites :

« Pardon où sont les toilettes »

 

 

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