Les poèmes serpentent dans l’infini
Ouvrons les yeux pour l’invisible
pour rejoindre les épis de maïs suintant le round up
pour voir les hommes de l’ombre zigzaguer sur les chemins du malheur
pour se poser sur la branche de l’air qui oscille avec les vents
pour se frotter aux bouts de plastique usés qui naviguent
entre deux eaux jusqu’à la pacification dans 30.000 ans
pour regarder le ciel se fendre de lumières éclatantes
pour entendre les insectes se « trimbuler » jusqu’à la naissance de l’herbe
Le verbe reste marginal dans les bruits du monde
Des oiseaux à l’abri du ciel piaillent pour faire descendre les nuages
L’infini cherche un nid pour se multiplier
(ce dernier vers me fait rire)
Haïkus
Dans la nuit des bois
des vers luisants illuminent la terre
comme un ciel étoilé
*
L’article de la mort
est suspendu à un fil
qui cède d’un coup sous le poids des années
*
Le petit canard dans la baignoire
est bien seul au fond sans eau
L’enfant lui est sur la plage au soleil
*
conseil poétique pour abréger l’ennui
Si vous êtes dans une minute de silence imposée
au bout de 30 secondes dites :
« Pardon où sont les toilettes »