Jusqu’alors, nombreux ont été les « contrats de marketing » signés entre les aéroports de seconde zones utilisés et Ryanair. Bien souvent, ce sont les chambres de commerce locales qui trouvent un grand intérêt à ce qu’une compagnie aérienne se pose proche de leur ville et acceptent de soutenir leurs aéroports financièrement en leur laissant toute latitude pour accepter les conditions financières exigées par Ryanair. Cela permet à la compagnie aérienne d’engranger des sommes faramineuses chaque année. Dans plusieurs cas, la compagnie irlandaise a même eu recours à des formes de chantage menaçant, si le montant du « subside » n’était pas augmenté, de supprimer simplement de se poser à l’aéroport concerné. On s’en souvient, certains élus politiques s’étaient insurgés en France contre cette méthode douteuse.
C’est maintenant la Commission européenne à la concurrence qui se penche sur le dossier. L’enquête est menée par la commissaire Margrethe Vestager. Celle-ci craint, par exemple, que l’aéroport de Montpellier n’ait eu recours au versement d’un avantage économique indu à Ryanair en l’échange d’une supposée promotion touristique de la ville de Montpellier hors de France, ce qui placerait cette compagnie en concurrence déloyale avec d’autres transporteurs.
Montpellier est loin d’être un cas isolé. Ces dernières années, Bruxelles a constaté dans des dossiers similaires que certaines aides n’étaient pas compatibles avec les règles de l’Union européenne, par exemple avec les aéroports de Nîmes, Pau et Angoulême en France, de Zweibrücken et Altenburg-Nobitz en Allemagne, ou encore, de Cagliari, Olbia et Alghero en Sardaigne.
Gérard Blanc
Source : L’Echo touristique