Macron, encore quatre ans?

A l’heure du bouleversement climatique, à l’heure où même le rythme des saisons est altéré, à l’heure de la montée de périls écologiques et sociaux qui menacent la survie même de l’humanité, dans un monde de plus en plus chaotique, le gouvernement  d’Edouard Philippe  est heureusement là pour nous rappeler que subsiste malgré tout un ordre immuable des choses et que certains domaines échappent au changement ;  la politique voulue par le Président Macron est  ainsi d’une remarquable constance.

PAR JEAN-LUC GASNIER

Les dernières annonces budgétaires du Premier ministre, concernant notamment les économies envisagées sur certaines prestations sociales et la suppression de 100.000 emplois aidés ainsi que de 4500 postes de fonctionnaires en 2019, s’inscrivent  dans le droit fil de la première année du quinquennat : renforcer toujours plus l’emprise du privé en réduisant progressivement les moyens alloués aux services publics et mener une politique d’austérité frappant en priorité tous ceux qui sont déjà dans la difficulté. Détruire l’environnement, les biens communs et les liens de solidarité  pour accroître la fortune déjà insensée des plus riches.

L’ordre du capital avant tout, tant pis pour le désordre du monde. . .

Cette rentrée gouvernementale n’est pas surprenante, elle est dans la tonalité générale  de ce quinquennat qui n’en est malheureusement qu’à ses débuts  : Emmanuel Macron mène une forme de guerre sociale impitoyable qui ne peut , en l’absence de dialogue véritable et avec tout le mépris de classe qui caractérise le personnage, que déboucher sur de nouvelles manifestations et des violences de rue. Le pouvoir en est conscient puisqu’il prévoit, dans un contexte de suppression des emplois publics, l’embauche de 2000 agents supplémentaires dans la police et la gendarmerie.

Pourtant les premiers résultats de la politique des marcheurs -évaluée à l’aune des critères économiques et sociaux  habituels – devraient inciter notre monarque président  à la réflexion : cette France, réformée et redynamisée à la hussarde, apparaît bien poussive : croissance en berne, chômage persistant, investissements productifs insuffisants, pauvreté et précarité en hausse exponentielle, etc .

Mais il faut surtout ne rien changer et s’enfoncer toujours plus avant dans l’impasse.

En  France, le pouvoir n’apprend jamais rien de ses erreurs. Jupiter, entouré de ses conseillers et de sa barbouzerie, n’a devant lui que le miroir de sa toute puissance et de son infaillibilité. Nos institutions monstrueuses transformeraient  un homme normal en pervers narcissique. Alors, quand l’hôte de l’Elysée présente déjà des troubles marqués de la personnalité  . . .

Pour faire échec à cette politique, les prochaines échéances électorales, européennes et municipales,  ne suffiront  pas.  Les référendums anti-Macron se heurteront au mur de l’élection phare et à sa prétendue légitimité démocratique. Emmanuel Macron supportera très bien son impopularité et continuera dans la voie qui lui est indiquée par les puissances financières. En l’absence de soulèvement populaire, il va nous falloir attendre la prochaine élection présidentielle. Quatre ans donc à tenir !

Quatre ans pendant lesquels Emmanuel Macron va continuer, en toute tranquillité puisque personne ne peut aller le chercher,  son œuvre de destruction qu’il partage avec la plupart des autres dirigeants de la planète. Partout dans le monde, des criminels irresponsables, pour beaucoup des psychopathes,  sont aux commandes, au service des puissances d’argent, menant des  politiques totalement contraires à l’intérêt général. Toutes ces politiques sont d’ailleurs reliées, interdépendantes. L’état de la planète et de nos sociétés se dégrade désormais si rapidement  qu’il nous faudrait instituer un gouvernement mondial, un comité mondial des sages, ayant le pouvoir de rompre totalement avec un capitalisme financier qui assurément nous mène au désastre.

Et  partout, les techniques et les moyens de formatage des opinions publiques ne cessent de se perfectionner et de se concentrer entre les mains de quelques grands groupes,  partout les populismes d ‘extrême droite, à la recherche de boucs émissaires, gagnent du terrain.

Quatre ans à attendre sagement la prochaine échéance électorale mais pour quel résultat ?

L’1Dex

 

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