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Devant l’affiche du spectacle, soir de première, Lionel Brady, comédien, François Landolt, metteur en scène et Edmond Vullioud, comédien.
ZOO Story ou presque, d’après la pièce du dramaturge Edward Albee (1928- 2016), auteur également de Qui a peur de Virginia Wolf, qu’on pourra voir jusqu’au 14 octobre à l’affiche du Pulloff à Lausanne.
Un corps à corps verbal de haut vol dans un jardin new yorkais auquel assistent les spectateurs. Quand on ne peut plus choisir sa vie, il reste à choisir sa mort dans un combat imposé à l’autre. Un thème actuel, une sorte d’annihilation de l’individu contemporain marginalisé. À voir et à méditer.
« Les frondaisons d’un parc, des oiseaux, des insectes, le vent, qui lui donneraient vie. Dans une société marquée par l’individualisme, la loi de la jungle s’impose toujours plus sournoisement. Le temps a changé, la Société ne cesse d’évoluer. Mais Edward ALBEE est toujours actuel. Autrefois le Paria était désigné, exclu pour une raison X et connu de tous… une forme de position sociale. JERRY n’est même pas un paria, on ne le connaît pas. On ignore sa détresse et elle n’intéresse d’ailleurs personne. Il vit pire que la pauvreté : il n’a pas d’amis. Il est seul. Le Paria d’aujourd’hui n’a pas été condamné par les Hommes; il a glissé tout seul vers la solitude, aura souvent mis longtemps à perdre pied, aura essayé de se sauver, de s’accrocher… Mais il a perdu. Tout perdu : Son emploi. Ses relations. Ses amis. Sa personne. Ainsi, pour Jerry, le temps s’est arrêté quand la Société l’a quitté. Il a voulu rester digne, il est intelligent, cultivé; à quoi bon ? C’est vraiment «trop». Il choisit son «décès assisté». PETER pleure et ne comprend pas. JERRY est mort, soulagé, reconnaissant. Les oiseaux du parc chantent. Tout le monde s’en fout. »
Sima Dakkus Rassoul