Le gouvernement italien, composé des partis Lega et Moviment 5 Stelle (M5S), entend renforcer l’Etat providence en contractant de nouvelles dettes se chiffrant à 27 milliards d’euros. Le déficit budgétaire de 2,4 pour cent du PIB doit notamment permettre de verser un revenu minimal aux plus pauvres et d’abaisser l’âge de départ à la retraite. Pierre Moscovici, commissaire européen à l’Economie, a dénoncé un budget qu’il juge « explosif ». Bruxelles se montre bien plus clémente avec l’Italie qu’avec d’autres Etats membres, juge le quotidien polonais Rzeczpospolita :
«La Commission a adopté vis-à-vis du nouveau gouvernement italien une approche différente de celle privilégiée face à la Pologne ou la Hongrie. Elle se comporte comme si les projets de Rome n’étaient pas en contradiction avec la politique migratoire officielle de l’UE et ne posaient pas de menace grave à la stabilité de la zone euro. Des sources diplomatiques à Bruxelles ont une explication à cette tendance : l’Italie est en mesure d’exercer une plus grande pression sur l’UE que ne le peuvent Varsovie ou Budapest. Car si le gouvernement italien devait respecter toutes ses promesses électorales – lesquelles pourraient mener à la faillite du pays – même l’Allemagne ne serait pas à même de la sauver. Ce qui pourrait marquer la fin de l’UE.»