L’image du corps du petit réfugié syrien gisant sur une plage balayée par la mer fait désormais partie de la mémoire visuelle collective. En hommage à cet enfant, Alan Kurdì, et à tant d’autres un ouvrage vient de paraître.
Par SIMA DAKKUS RASSOUL
Photo ©️ Don Williams/Ed. Albin-Michel
Khaled Hosseini, l’écrivain américain d’origine afghane vivant en Californie, l’un des auteurs les plus lus des dans le monde. Plus de 55 millions de lectorat dans plus de 70 pays. Reconnu pour Les Cerfs-Volants de Kaboul, son premier livre, il est ambassadeur de bonne volonté pour le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR)* .
Les illustrations sont créées par le grand artiste londonien Don Williams, publié dans les revues telles que Rolling Stones ou le Wall street journal.
Une Prière à la Mer, son dernier ouvrage adoucit quelque peu le conte cruel de cet enfant qui ne grandira jamais. La fiction met en scène un père s’adressant à son fils Marwan. Sa voix évoque les souvenirs ancrés dans la terre qu’ils ont quittée. Et rappelle quelques scènes de la destruction autour d’eux qui les a fait fuir.
c’est un livre poétique, intimiste, tout en finesse. Une sensibilisation sans sensiblerie à ce grand phénomène qui pousse des millions d’êtres humains à quitter leur pays pour échapper à la violence et à la mort. La migration est perçue et restituée dans sa dimension humaine, dépouillée de toutes les peurs qui habillent les pays dits d’accueil face à ce phénomène et l’injustice qui le produit.
Dans le pays d’origine de Khaled Hosseini, la migration interne fait rage pour cause de guerre. Mais cela reste invisible de loin, à nos yeux. L’Afghanistan est l’un des pays dont le taux de migration est le plus élevé et l’insécurité quotidienne.
Une histoire, toute d’émotions douces amères, qui peut s’adresser à un large lectorat. La beauté visuelle des images sert les courts textes impressionnistes qui racontent les étapes d’un voyage plein d’espoir pour la vie, mais qui se termine avec le corps d’un enfant de trois ans rejeté par les flots.
Bouleversant de part en part. Pleins de cris silencieux, de silence noyé de larmes invisibles. Tout est justesse dans Une Prière à la Mer. Les mots, les formes, les couleurs. Tout y a la profondeur de la mer qui avale et recrache les corps quand les humains abandonnent les exilé.e.s à son déchaînement.
*pour chaque exemplaire vendu, l’éditeur Albin Michel verse 1e à la Cimade