Dans un récent communiqué, l’Association internationale du transport aérien (IATA) fait part de ses vives inquiétudes en constatant que l’Union européenne et la Grande Bretagne ne sont toujours pas parvenues à se mettre d’accord à propos du Brexit, et que le temps passe.
L’IATA appelle les deux interlocuteurs à trouver rapidement un moyen d’éviter d’interrompre le trafic aérien de et vers le Royaume-Uni, quelle que soit la formule choisie, avec ou sans accord. Au cas où rien ne serait convenu, l’IATA promet une « belle pagaille » à l’horizon, car il semblerait qu’on se dirige vers le « no deal » d’une part comme de l’autre.
« L’Europe et le Royaume-Uni doivent travailler ensemble au plus vite pour préserver le transport aérien », est le résumé de l’alerte émise le 25 octobre 2018 par l’IATA. L’Association mondiale estime que « les deux parties doivent agir beaucoup plus rapidement pour apporter une certitude sur trois questions cruciales en matière de transport aérien : le maintien ininterrompu de la connectivité aérienne ; le cadre de réglementation de la sûreté et de la sécurité ; les politiques et processus nécessaires à une gestion efficace des frontières ». Et Alexandre Juniac, PDG de l’IATA, demande d’urgence une planification transparente pour l’ensemble des transporteurs aériens concernés. Une étude commandée par l’IATA sur les effets du départ du Royaume-Uni de l’UE avait été déposée dès les résultats publiés sur le référendum du Brexit et n’a, semble-t-il, pas été suivie d’effet.
Maintenir un niveau minimum de connectivité et maintenir les avions en vol après le mois de mars 2019 apparaît comme la première des nécessités. Mais, pour l’instant, personne ne semble s’en préoccuper, qu’il s’agisse du gouvernement britannique comme de l’UE. « Il ne reste plus que six mois et le temps est très court », s’alarme Alexandre Juniac.
L’IATA a également appelé le Royaume-Uni à rester membre de l’Agence européenne de la sécurité aérienne, au moins en tant que « pays tiers », et elle a réitéré l’appel lancé par l’autorité britannique de l’aviation civile pour que les deux interlocuteurs puissent entamer des discussions techniques détaillées sur leurs relations futures au plus vite, et que celles-ci soient mises immédiatement en vigueur après mars 2019. Le statu quo serait la meilleure solution à adopter.
Incroyable mais vrai, d’après Alexandre Juniac, toute discussion entre l’EASA (European Aviation Safety Agency) et la UK CAA (Aviation civile du Royaume Uni) auraient été interdites, alors que bien des problèmes auraient pu être résolus depuis longtemps comme, par exemple, les responsabilités juridiques des gouvernements relatives à la sécurité aérienne.
« La reconnaissance mutuelle des licences professionnelles, des normes pour les matériaux et les pièces, et d’autres éléments de sécurité devrait être mis en place pour entrer en vigueur immédiatement après mars », a déclaré l’IATA en poursuivant : « La sûreté de l’aviation, tant pour les passagers que pour le fret, sera fortement mise en cause en cas de non-accord. »
Gérard Blanc/ Je Pars