Écrire en traduisant – Übersetzen ist Schreiben – Traduttori scrittori
À l’occasion de la dixième édition 2018 du Symposium suisse des traductrices et traducteurs littéraires, tenue à Lausanne à Bibliomédia le samedi 17 novembre, c’est le processus créatif relatif à toute traduction qui a occupé le centre de la rencontre. Cette année, Bibliomédia à Lausanne a reçu la manifestation, organisée par l’Association Autrices et auteurs de Suisse – AdS – en collaboration avec Le centre de traduction littéraire de Lausanne (CTL), le collège de traduction Looren et Pro Helvétia. Notamment une table ronde, un repas et des ateliers en allemand, français et italien ont constitué le programme de la journée, suivie de la cérémonie de remise du Prix lémanique de la traduction à Elisabeth Edl et Jean-Pierre Lefebvre.
Étant donné la configuration de notre monde, que la traduction soit une nécessité encore plus forte est une évidence. À ce titre, la Suisse a le privilège de voir se côtoyer quatre langues, chacune d’elles se référant à plusieurs cultures. Le voyage des oeuvres dans une autre langue constitue une création à part entière. Il représente une plongée dans la sensibilité profonde d’une autre langue pour aller vers l’oeuvre traduite.
L’AdS qui regroupe également les traductrices et les traducteurs littéraires affirme ses membres professionnels de la traduction littéraire comme des auteur.e.s à part entière. Et elle se bat en première ligne pour la défense la rémunération des auteurs dans leur ensemble.
De grands écrivains et poètes ont été également traducteurs: Rilke, Walther Benjamin, Monique Laederach et la liste serait longue. Nietzsche, philologue – linguiste des langues anciennes – s’était confronté à la traduction de langues mortes et d’oeuvres lacunaires. Il disait que tout langage, métaphore de la réalité, est traduction. Le grand poète iranien Shamlou a traduit en farsi les oeuvres poétiques à partir de l’allemand. Il faisait souvent de la traduction libre, voire recréait un poème. Preuve que la traduction est un processus de choix, d’invention et de connaissances qui mène une oeuvre à sa version traduite..
© AdS, Reto Fetz
La traduction comme oeuvre suscite de plus en plus de performances et de manifestations où parfois se font miroir une oeuvre et sa traduction. Ainsi, le 3 décembre, lors d’une soirée spéciale au Cinéma Bellevaux à Lausanne, Tulalu!? recevra deux traductrices pour évoquer leur travail, leur conception de la traduction et en lire des extraits. Il s’agit de Yla von Dach, Prix spécial de traduction 2018, et Anita Rochedy, notamment le Prix terra nova de la fondation Schiller.
Sima Dakkus Rassoul