113 journalistes tués en 2018, en hausse de 14%


Depuis le début de 2018, 113 journalistes ont été tués dans 30 pays, une hausse de 14% par rapport à l’année précédente, a affirmé lundi 17 décembre 2018 la Presse Emblème Campagne (PEC) dans son rapport annuel. Le communiqué de la PEC dans sa version intégrale:

Dans trois pays cette année, les journalistes ont payé un prix inacceptable: en Afghanistan avec 17 tués, au Mexique avec 17 également et en Syrie avec 11 tués.

Après ces pays, le Yémen et l’Inde, avec huit victimes dans chaque pays, ont été les plus dangereux. Ces cinq pays représentent plus de la moitié des victimes cette année (61).

En Afghanistan, des groupes terroristes et au Mexique des groupes criminels portent la responsabilité principale de ces attaques. Au Yemen et en Syrie, les journalistes ont été tués dans des combats ou visés par des groupes armés alors qu’ils couvraient le conflit.

Au 6e rang, se trouvent les États-Unis avec 6 tués en raison de la tragédie à la Capital Gazette en juin. Au Pakistan, 5 journalistes ont été tués.

Le Brésil et les Philippines suivent avec 4 tués dans chaque pays. Dans cinq pays, trois journalistes ont été tués: la Colombie, l’Équateur, la République centrafricaine, la Russie et la Somalie.

Deux journalistes ont été tués au Guatemala, deux par Israël à Gaza. Un travailleur des médias a été tué dans chacun de ces pays: Allemagne, Arabie Saoudite (dans le consulat d’Istanbul), Bangladesh, Bulgarie, Éthiopie, Haïti, Indonésie, Irak, Liberia, Libye, Nicaragua, Salvador, Slovaquie et Ukraine.

L’an dernier, le nombre de journalistes femmes tuées avait augmenté fortement: de 5 en 2016 à 16 en 2017. En 2018, 7 journalistes femmes ont été tuées.

La baisse la plus forte du nombre de victimes a été observée en Irak (9 tués l’an dernier, 1 seul cette année). L’augmentation la plus forte a eu lieu en Afghanistan où le nombre de victimes a doublé (de 8 en 2017 à 17).

Les deux tiers des victimes sont mortes dans des zones de conflit (y compris le Mexique), un tiers dans des pays en paix. 

Par région, l’Asie est la plus touchée avec 36 tués, devant l’Amérique latine (32 tués), le Moyen-Orient (24), l’Afrique (8), l’Europe (7) et l’Amérique du Nord (6).

En dix ans, de 2009 à 2018, 1221 journalistes ont été tués, soit 122 par année, en moyenne 2,34 par semaine. Selon le décompte de la PEC, 99 journalistes ont été tués en 2017, 127 en 2016 (sans les victimes de deux catastrophes aériennes), 135 en 2015, 138 en 2014, 129 en 2013, 141 en 2012, 107 en 2011, 110 en 2010, 122 en 2009, 91 en 2008, 115 en 2007 et 96 en 2006. 

Au cours des cinq dernières années (2014 à 2018), les pays les plus meurtriers ont été la Syrie (avec 64 tués), le Mexique (61), l’Afghanistan (48), l’Irak (46), le Pakistan (36), l’Inde (30), le Yémen (29), les Philippines (24), le Brésil (22) et la Somalie (22).

Loin du but

La PEC condamne avec vigueur ces crimes et exhorte les autorités à traduire en justice les responsables. Il ne doit pas y avoir d’impunité. L’assassinat brutal dans le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul du journaliste saoudien Jamal Kashoggi est sans précédent et toute la lumière doit être faite sur les circonstances de ce crime atroce.

“La baisse du nombre de victimes en 2017, pour la première fois depuis dix ans au-dessous de 100, avait suscité un espoir. Après un début d’année catastrophique, la fin de 2018 a été plus calme, mais nous sommes loin du but. Nous devons viser une réduction d’au moins la moitié des journalistes tués”, a déclaré le secrétaire général de la PEC à Genève.

La PEC demande que les organisations internationales comme l’UNESCO et le Conseil de l’Europe reprennent à leur compte cet objectif d’une réduction de moitié du nombre de journalistes tués dans le monde, soit moins de 50 par an. 

La PEC est heureuse de constater que l’idée d’une convention internationale renforçant la protection des journalistes gagne du terrain. Sans nouvelle convention, aucun contrôle légal ne sera en place, a souligné la présidente de la PEC Hedayat Abdel Nabi.

Les chiffres de la PEC sont plus élevés que ceux d’autres organisations parce que la PEC prend en compte tous les travailleurs des médias tués, que leur mort soit liée ou non à leur activité professionnelle. Il est en effet difficile de prouver qu’un crime a lieu en raison ou non du travail d’un journaliste sans enquêtes indépendantes et complètes.

 

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