Un de plus. Un! La tourmente judiciaire continue d’entraîner les présidents péruviens dans la tornade politique des affaires de corruptions. L’ex-président Kuczynski, destitué en 2018 pour avoir joué la liberté de Fujimori contre son siège, est à son tour derrière les barreaux. Passant peu ou prou du siège présidentiel à la case prison. Une fatalité?
L’ex-dictateur Fujimori? En prison! Alan Garcia, par deux fois hôte du Palais présidentiel en bordure de la Plaza de Armas, à Lima? Sous le coup d’enquêtes de plus en plus révélatrices de pratiques douteuses, la détention n’est sans doute qu’une question de temps! Alejandro Toledo? Il coule actuellement des jours heureux mais comptés aux Etats-Unis. Une demande d’extradition est en cours, la porte de la prison est d’ores et déjà grande ouverte pour lui! Ollanta Humala? Emprisonné, il a été libéré plus d’un an après, en attendant son retour au mitard!
L’emprisonnement de Pedro Pablo Kaczynski n’est une surprise pour personne. Les 6 présidents – Garcia par deux fois –, locataires du Palais entre 1985 à 2018, sont tous sous le coup d’enquêtes pour corruption ou blanchiment d’argent dans le cadre d’affaires liées au «cas Odebrecht». Cette société brésilienne tentaculaire passée maître dans l’art de corrompre.
Pas brillant! Contrairement au soleil qui continue à faire des siennes en ce mois d’avril, avec un été qui joue les prolongations. Surtout, qui m’a donné l’autre soir d’aimer ce qui pour beaucoup me lie d’année en année avec ce pays: sa culture andine, serrana, celle que racontent depuis des siècles une histoire indigène, à coups de poésies, de rythmes de vie. De chants.
Elle se nomme Karla Sofia (photo DR). A peine plus de 18 ans. En face de cette adolescente, crois-moi, tu arrêtes de respirer, par crainte de voir cette frêle jeune fille être emportée par ton souffle. Apparence combien trompeuse, dans la mesure où son souffle, d’où sort son chant, t’emporte, lui, vraiment, dans un tourbillon d’émerveillement. Par la magie d’airs et de chansons, qui emplissent ton être de frissons, d’émotions.
Karla Sofia chante. Elle chante, oui, avec sa voix tendre et chaleureuse qui les caresse, ces émotions, les nourrit, pour résonner comme une pureté qui rend plus respirable ce monde. Une bouffée de tendresse, de douceur, qui impose silence. Parce que le charme de sa mélopée ne doit pas s’arrêter. Ou alors le plus tardivement possible.
Elle est belle, Karla Sofia, et les chants qu’elle vit, interprète, en les élevant, la rendent plus belle encore. C’est dans ces moments-là que tu regrettes de n’avoir que deux yeux pour t’imprégner de ce qu’il t’est donné de contempler, que deux oreilles pour te bercer de ses mélodies.
De retour chez moi, j’ai voulu prolonger l’enchantement de cette nuit, avec pour seuls témoins les bougainvilliers de ma terrasse, le calme reposant de mon parc, en cliquant ici et là, pour réécouter cette chanson que je t’invite à partager avec moi. Avec un geste simple: google, youtube, karla sofia adios pueblo de ayacucho, puis en cliquant sur Adios pueblo de Ayacucho Riber Oré y Karla Sofia…
Un sacré partage!
Pierre Rottet
