Sommet de Smile for future à l’Unil


Le coup d’envoi a été donné ce matin 5 août au sommet du mouvement de jeunesse Smile for future qui s’est tenu à l’Amphimax de l’Université de Dorigny, réunissant 450 membres venus de plus de 30 pays d’Europe, dont des Estoniens, des Ukrainiens, des Polonais, des Italiens, des Tchèques, etc. L’âge de ces militants variait de 14 à 23 ans et la figure de proue, Greta Thunberg, était présente. Le sommet durera jusqu’au 8 août avec des ateliers et tables-rondes et se terminera par une grève des étudiants et écoliers vendredi 9 août à Lausanne.

Comme on pouvait s’y attendre, certains membres de la presse étaient davantage intéressés à sa personnalité et la perception d’icône que pouvait en avoir le public mondial, ce à quoi Greta Thunberg a riposté sans détour et en substance : « Je ne suis pas une dirigeante. Notre mouvement est spontané et les opinions sont diverses. Tout le monde a la même importance. Je suis une participante comme une autre. Nous n’avons pas de leaders ni de hiérarchie. Si la presse m’associe à notre mouvement, je ne l’ai pas choisi, mais si cela peut servir la bonne cause, alors je réponds volontiers à ses questions. »

Puis, s’exprimant par rapport à l’urgence climatique, elle a ajouté : «  Nous devrions tous être à l’école à l’heure qu’il est. Le problème est que la situation est dramatique. Notre devoir est de demander au monde de nous venir en aide pour notre futur.  Nous prenons un risque pour nos études, mais notre futur est un plus grand risque encore, et nous devons tout faire pour changer le monde qui se présente à nous aujourd’hui.»

A une question posée par un journaliste suggérant que les politiciens hostiles au climat soient jugés et mis en prison, Greta Thumberg a répondu : « Toutes les personnes exerçant une responsabilité doivent être respectées. Nous ne devons pas haïr les politiciens. La haine n’amène à rien. Notre rôle est de les persuader d’agir. »

Après l’annonce d’une grève pour le climat qui allait se dérouler chaque mois en Europe, Greta Thunberg a été interrogée sur l’extension du mouvement au niveau planétaire et plus précisément en Asie. « C’est exact, le moment est crucial de convaincre tous les autres pays. Un  prochain sommet est prévu à New York. Les leaders de plusieurs gouvernements non européens ont indiqué qu’ils étaient à notre écoute. Il faudra maintenant qu’ils le prouvent. Des pays comme le Japon ou la Chine sont également des grands pollueurs. Ils doivent en être conscients et agir. Il est primordial que des gens s’expriment partout dans le monde. »

Aux côtés de Greta Thunberg se trouvaient, sur le plateau,  Loukina Tille, coordinatrice, Kristin Siil, déléguée d’Estonie, le physicien biologiste allemand Carl Friedrich von Weizsäckerle et le prix Nobel Jacques Dubochet (à droite de Greta Thunberg sur la photo GB).

Sur le thème de la décroissance, Carl Friedrich von Weizsäcker et certains jeunes présents dans la salle ne semblaient pas être en parfait accord, le physicien estimant la chose impossible tandis que les jeunes jugeaient la chose indispensable. Pour clore la conférence, Jacques Dubochet, suite à la question d’une journaliste sur le sujet des climato-sceptiques et de leurs attaques a fermement condamné une certaine presse qui, en voulant essayer d’être transparente, donnait un poids inégal de parole à un quarteron de climato-sceptiques qui répétaient les mêmes arguments depuis des dizaines d’années en face de plus de 50’000 scientifiques qui tiraient le signal d’alarme par rapport au dérèglement climatique (acclamation dans la salle).

Gérard Blanc

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