S’interroger sur le fonctionnement de nos institutions politiques est de bon ton, en Suisse et en Romandie en particulier. Une petite touche de critique, une analyse légère et on part tranquille mettre son bulletin dans l’urne. Pire on va payer ses impôts le cœur joyeux comme l’écrivait un certain Pascal Broulis. Mais que fait vraiment l’Etat avec les moyens dont il dispose ? Valais, Vaud, Genève, Fribourg,… le même constat. Nous sommes riches et vivons dans l’opulence ce qui nous évite de réfléchir et de chercher les meilleures solutions. On dépense. On détruit des valeurs dans de nombreuses réalisations inutiles, futiles et luxueuses. On aime à dire : « L’Etat c’est nous ! ». Si cette déclaration flatte notre égo, il faut aussi assumer les responsabilités. Nous sommes mauvais. Le fonctionnement de notre société organisée n’est pas meilleur que chez nos voisins. Avec 15% de personnes malades psychiquement, enfermées dans des hôpitaux, dépressives, plus les seniors qui végètent dans des institutions indignes d’un état policé, auxquels il faut ajouter les milliers de jeunes sans idéal et les personnes en prison, nous sommes loin de la Suisse idéale. Le bonheur n’est pas entre nos montagnes.
Par l’opulence promise par nos banques. Par les bénéfices de nos chimistes. Par les conquêtes de nos horlogers. Par la concentration des sièges des multinationales. Par la grandeur de Nestlé. Par la notoriété de la Croix-Rouge. Par la qualité de nos machines. Par l’intérêt des touristes… l’argent afflue et les élus et élues pensent que c’est le fruit de leur génie. On en est loin. En fait, c’est le règne du gaspillage des forces et des moyens. Ce mal est né déjà à la fin des années quarante. Sans rien faire nous étions mieux que tous nos voisins européens occupés à reconstruire leurs infrastructures. Nous avions un avantage historique. Pourtant, nous avons été rattrapés même par la France et son TGV.
Alors nos Autorités mentent-elles par incapacité, sottise et enfantillage ou pire par calcul et volonté de tricher pour enjoliver leur rôle ? Nos Autorités mentent parce que nous dormons et que nous manquons à notre devoir de citoyen. Il est agréable de se laisser bercer dans la douceur helvétique et de crier contre le réchauffement climatique, la corruption en Afrique, la rigueur de la Chine, la fermeté de Poutine, la pollution en Asie, la déforestation au Brésil. Crier chez nous, oui, mais surtout ne rien faire de concret pour être un vrai laboratoire, ici en Suisse, au service de l’avancée de notre humanité.
Quand va-t-on arrêter de nous mentir et de laisser nos élus et élues nous berner sans les sanctionner ? Par peur de perdre notre confort, nous respectons trop notre système politique et un jour nous allons nous réveiller, comme nos voisins d’infortune, dans le mur.
Narcisse Niclass, Nierlet-les-Bois