Que n’ai-je une bicoque
Vêtue de marronniers et de mûriers sauvages.
Je m’y replierais, sage,
Abandonnant aux ours et mes bottes et ma toque.
J’y attendrais les loups, le mousquet à la main
Et défendrais ma peau jusqu’à l’ultime plomb.
On chercherait mes os mais tout à fait en vain.
D’un autre univers je me serais fait colon.
Me voici condamné à errer de ma plume
De papier en papier et d’enclume en enclume,
Forgeron de syllabes pour marteler de l’eau
Dans une agora vide en face de mon écho.
Macchabées qui riez sous vos capes de velours
Vous n’êtes pas des dieux et je ne suis point roi.
Créons un ballet d’ombres puisque le maître est sourd.
Comme l’aube sera légère sous le clair de sa loi!
Xian, mars 1978
Photo Micpic