Lettre de Lima – Don’t cry for me Argentina!


Après une vingtaine de jours de voyage en bateau, de Marseille à Buenos Aires, traversée semée d’embûches en raison d’une multiplication fortuite de bars et de fêtes – un peu comme si on avait voulu m’empêcher de profiter de ce séjour en mer pour me reposer – j’ai rejoint ma terre promise pour l’été, Lima.

Lima… Et donc le Pérou, non sans m’être donné auparavant un autre petit plaisir, une escale à Buenos Aires. Histoire de me balader dans ses larges avenues, d’étancher ma soif avec un vin de Mendoza, et de satisfaire mon estomac, grâce à une de ces parilladas dont le pays à le secret. Mais pas seulement, vu que je voulais aussi prendre la température d’une Argentine bien mal en point. La faute au Macron du lieu, Macri en l’occurrence, qui laisse un pays exsangue, avec un taux de misère jamais atteint. 

Don’t cry for me Argentina! C’est le cri que j’ai poussé ce jour-là, en arrivant dans la salle de bains de ma chambre d’hôtel – un 3 étoiles tout de même – sis à deux pas de l’avenue 9 de Julio (photo DR), la plus large du monde. A côté, les Champs-Elysées ressemblent à une ruelle.

J’en ai fait, des hôtels dans le monde. Du premier à l’avant-dernier dans l’échelle des catégories. Jamais, jamais, même dans les pires, il ne m’a été donné de vivre l’impensable, c’est-à-dire devoir louer mon linge de bain. Pas compris dans le prix de la chambre. Les bras m’en sont tombés. Avant de comprendre qu’ici désormais, on traîne comme un boulet la politique dictée par le FMI et son valet Macri. Qu’ici on se débrouille comme on peut pour grappiller de quoi sortir la tête de l’eau. C’est le cas de le dire.

Le désastre de la politique ultra-libérale du bonhomme Macri, heureusement éjecté du pouvoir sans appel il y a deux mois, a conduit le pays à ces extrémités. Menant des gens à la rue. Par centaines, milliers. Des familles et des enfants dorment sur les trottoirs de cette immense avenue. Heureusement qu’ils sont larges. Assez pour rendre invisibles les miséreux. Et puis j’ai regagné ma terre promise.

Du Pérou, en particulier, de l’Amérique du sud en général, il sera bien assez tôt d’en parler. Au préalable, je tiens à humer l’air du continent, de ce pays, qui, comme au moment de le quitter, en mai dernier, se battait contre ses démons. La corruption. Chaque jour apportant son lot de révélations. Même les médias n’arrivaient plus à suivre. Des médias, soit dit en passant, qui remettent en ce moment, comme chaque année, la cuisine des rétrospectives. Exercice indigeste et combien inutile! Lassant surtout…

Pierre Rottet

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