Tribune libre – Réflexions d’un citoyen fribourgeois à propos de la Semaine fribourgeoise contre le racisme (14-21 mars 2020)


L’antiracisme idéologique qui depuis longtemps sévit durement en Europe, particulièrement en France où il atteint des niveaux d’hystérie auxquels la Suisse échappe pour le moment, exige qu’on examine ce thème récurrent et loin d’être innocent avec calme et raison.

Qu’est-ce que l’Europe ? L’espace le moins raciste du monde.

Comment expliquer, sinon, l’ouverture dont font preuve les nations européennes vis-à-vis des migrations massives (provoquées), la véritable préférence donnée aux gens venus d’ailleurs dans à peu près tous les domaines (discrimination positive non avouée), le fait que sur les murs de nos villes et des bureaux de nos administrations, à l’extérieur des véhicules des transports publics, dans la publicité de nos médias, sur les terrains de sport et dans les aires de réception des garages, il ne saurait plus y avoir d’affiches, officielles ou commerciales, sans qu’y figurent en bonne place une, voire plus souvent plusieurs personnes de couleur, comme s’il était acquis que l’Europe est définitivement multiculturelle et multiethnique ? Comment accuser les Européens de racisme envers les gens de couleur quand une marque de supermarché bien implantée affiche en ce moment une publicité vantant les bienfaits d’une expérience footballistique, publicité agrémentée de la photographie de deux joueurs noirs arborant un sourire triomphant, tandis que le troisième joueur, blanc, sourit timidement en arrière-plan ?

La Liberté du 9 mars annonçait la tenue dans plusieurs villes du canton d’ateliers consacrés au racisme. De quoi y parlera-t-on ? L’énoncé du thème central est clair : il n’est question que de « racisme », de « personnes discriminées », de « problème identitaire lié à la couleur de peau », d’actions pour « lutter efficacement contre le racisme », pour « s’émanciper des schémas de domination » et pour « résister à l’oppression ». On peut donc s’attendre à une poursuite de la dynamique de culpabilisation qui imprègne l’Europe depuis la fin des années soixante. Pour cela, mieux vaut commencer par la partie la plus influençable de la population, la jeunesse : « une animation s’adresse aux tout-petits », il existe « plusieurs projets destinés aux jeunes de 15 à 20 ans ». Sur quoi insistera-t-on ? Sans doute sur les horreurs de la colonisation. Mais tous les peuples forts ont été colonisateurs : les Mongols, les tribus africaines les plus puissantes contre les tribus africaines les plus faibles, les Japonais, les Arabes. Les Blancs aussi, bien sûr, entre autres. Est-ce une excuse ? Peut-être pas. Mais alors montrons tout le monde du doigt, pas seulement le Blanc d’Europe.

Certes, il y a la traite. Ce fut une abomination, nous ne pouvons qu’être d’accord. Là également, toutefois, il s’agit d’être équitable. La traite transatlantique, celle dont les Européens et les Américains du nord sont responsables, la seule dont on parle à satiété, a fait entre treize et quinze millions de victimes. Mais la traite interne à l’Afrique, celle qui a impliqué des tribus capturant les hommes, femmes et enfants d’autres tribus pour les réduire en servitude ou les vendre à des négriers blancs : n’a-t-elle pas causé entre neuf et dix millions de misérables (Arnaud Raffard de Brienne, La désinformation autour de l’esclavage)?

Pourquoi l’évacuer ? Et la pire de toutes, la traite arabo-musulmane ? Tidiane N’Diaye, auteur sérieux d’origine sénégalaise, donc peu susceptible de complaisance, la décrit avec précision. Ce sont près de vingt millions de victimes que l’on doit à cette traite-là, des génocides, des ravages irréversibles et une insurmontable régression causés à l’Afrique noire. Car si la traite transatlantique « se contentait » d’emmener des esclaves, l’autre détruisait, saccageait, stérilisait, massacrait. Elle est la seule aussi qui condamnait les hommes à l’émasculation. Dans l’état où se trouvait la chirurgie de l’époque, les souffrances, pour les victimes, étaient atroces et 70 % en mouraient (Le génocide voilé, Folio).

Un racisme de plus en plus affirmé croît pourtant en Europe. Il a le Blanc européen en point de mire. N’y a-t-il pas en France, en Angleterre, ailleurs aussi, des quartiers dans la plupart des villes où aucun Blanc n’ose s’aventurer par crainte d’être au mieux malmené, laissé pour mort, au pire lynché ? Des textes à succès de rap n’appellent-ils pas à cracher sur les Blancs, à brûler les drapeaux nationaux, à « niquer » nos mères ? Mais c’est aussi carrément au meurtre qu’ils invitent, en commençant par les nouveaux-nés dans les crèches et en continuant par les policiers.

Le racisme anti-Blanc, nous dit-on cependant, n’existe pas. Pourquoi ? Parce que les Blancs sont majoritaires en Europe, parce que les attaques contre eux sont le fait d’individus et qu’il n’est pas soutenu par les institutions. De fait, les Blancs sont encore ici majoritaires (ce qui n’est pas un « privilège » mais un droit absolu créé par l’Histoire qu’il est de notre devoir de défendre), mais pour combien de temps? Tout n’est-il pas entrepris pour que cesse progressivement cet état de choses, pour que les Blancs, au cœur de leur propre civilisation, sur les terres de leurs ancêtres, ne soient bientôt plus chez eux? Des individus, des associations se battent pour préserver l’identité des populations en Asie, en Amérique latine, en Afrique. Mais en Europe, voilà qui serait interdit? Seules sont permises aux peuples européens leur dissolution, leur dénaturation? Les paroles et les actes racistes contre les Blancs, en réalité, ne sont plus seulement individuels mais proviennent de groupes, d’associations qui ont pignon sur rue. Quant aux institutions, quand interviennent-elles pour soutenir ceux qui sont après tout des autochtones ? Que font-elles contre cette institution dangereuse et extrémiste qu’est le CRAN?

Dans ma vie d’étudiant, dans ma vie professionnelle, dans ma vie sportive, j’ai côtoyé nombre de gens de tous les horizons et de toutes les couleurs. J’ai eu avec eux d’excellentes relations, qu’ils fussent mes condisciples à l’université, mes collègues dans l’enseignement ou mes élèves. Dans mon quartier, des couples mixtes participent aux festivités annuelles, bavardent avec leurs voisins blancs au pied des immeubles et leurs enfants jouent avec les enfants des Blancs. Je n’ai jamais vu autour de moi que considération mutuelle, respect réciproque et moins de différends, de querelles, en vérité, qu’entre Blancs. Alors, des ateliers de «sensibilisation»? Pourquoi pas. Mais qu’ils soient honnêtes, présentant tous les aspects de la question, sans propagande dans un sens ou dans l’autre. Et puis – si telle était l’intention – évoquer la colonisation et la traite en Suisse, en faire porter la responsabilité sur ses citoyens, un pays qui n’a jamais eu ni colonies ni esclaves, n’y aurait-il pas là de quoi rire si la concrétisation éventuelle d’un tel projet ne constituait un scandale ?

Michel Bugnon-Mordant, Citoyen

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