C’est depuis le 31 mars que l’UDC réclame une stratégie économique et sanitaire pour relancer l’économie, qu’elle propose mesures et stratégie et prône, pour la majorité de la population, de lever l’interdiction de travailler si le télétravail n’est pas possible. Le PLR demande une réouverture rapide des commerces depuis le 5 avril. Quant au Président de l’Union Syndicale Suisse, il a affirmé que «le Conseil Fédéral doit maintenant développer une stratégie dans laquelle les risques économiques et sociaux jouent également un rôle». Et le 14 avril, alors que 5’000 soldats étaient mobilisés pour faire face à la crise du covid, le conseiller national UDC Jean-Luc Addor publiait un article faisant l’éloge de la grande muette en titrant « Et l’armée a répondu « présent »… ». Notre armée dispose en proportion de la population de beaucoup plus de soldats que dans d’autres pays, elle a considérablement augmenté son budget, elle semble souvent réaliser des achats dont les coûts sont tout à fait discutables. Elle pourrait et devrait donc en faire beaucoup plus et assumer ainsi honorablement sa responsabilité de protection de la souveraineté suisse !
L’UDC aimerait pouvoir réaliser ses propositions de réouverture, d’assouplissement de confinement et de reprise économique. Mais ses propositions sont utopistes, dans la mesure où elles ne tiennent pas compte des contraintes sanitaires, organisationnelles et humaines, ni des forces de travail et de la capacité logistique.
Les solutions que l’armée peut apporter
1) Instauration de mesures : après une approbation de principe fédérale et cantonale, l’armée doit collaborer avec l’Office Fédéral de la Santé Publique, la Protection Civile et les sapeurs-pompiers pour développer des cours de formation rapides de « Sécurité Sanitaire » pour militaires. Permettant la création de milliers de groupes de travail mobiles, qui seraient composés de militaires, de membres de la Protection Civile, de pompiers, d’infirmières et d’aides-soignantes, et même de bénévoles.
Ces milliers de groupes « d’évaluation des risques et de créations de mesures protectrices » seraient déplacés par des véhicules de l’armée, ils parcourraient tout le pays afin d’aller visiter des entreprises et des commerces qui auraient déposé « une demande de procédure d’évaluation pour reprise des activités économiques ». Après expertise, ces groupes définiraient avec les patrons les possibilités et les conditions de reprise du travail qui peuvent être réalisées, ils participeraient à la création des signalisations pour le respect des distances, à l’installation des protections physiques de séparation nécessaires.
2) Surveillance des mesures : afin de limiter le crash économique provoqué par le Covid, des milliers de groupes de patrouilles de surveillance sanitaire doivent être formés pour permettre à des dizaines de milliers de personnes de travailler en sécurité. Chaque jour, une patrouille visiterait plusieurs entreprises, commerces et chantiers, leur permettant ainsi une reprise de l’activité économique par le respect contrôlé des normes de sécurité sanitaires nécessaires imposées par le virus.
3 et 4) Soutien aux douanes et aux gardes-frontières : pour augmenter la surveillance afin de diminuer les risques sanitaires, tout en améliorant la fluidité des travailleurs autorisés.
5) Soutien aux villes et communes pour les marchés : trouver des espaces supplémentaires afin d’instaurer, comme en entreprise, des protocoles de sécurité sanitaire, avec les moyens signalétiques et techniques adéquats; surveiller le respect des procédures sanitaires.
6) Instauration d’offices pour la validation et le contrôle de groupes de travailleurs : permettre ainsi à des chantiers prioritaires et à des PME de redémarrer, ceci en évaluant les situations et en délivrant des autorisations à des groupes de travail fermés de 2 à 4 personnes.
Effectifs de l’armée suisse en 2019
140’304 militaires dont plus de 42’258 officiers et sous-officiers.
Exemple réaliste du potentiel de l’armée
Plus de 38’000 femmes et hommes qui composent plus de 5’600 groupes et qui sont déplacés par autant de véhicules.
Bertil Rouiller, La Chaux-de-Fonds
