La reprise des voyages en avion, retour aux années soixante


PAR GERARD BLANC

Les compagnies aériennes dans leur ensemble souhaiteraient, on s’en doute, reprendre leurs activités le plus vite possible, mais cette reprise ne se fera pas comme sur des roulettes.

Les gouvernements qui donneront bientôt le feu vert ont témoigné leur souhait de le faire progressivement et de recommander, dans un premier temps, et comme pour les CFF, de ne voyager seulement que lorsque la chose serait  indispensable tout en respectant les distances sociales.

Donc : Embarquements distanciés avec des passagers entrant dans l’avion séparés les uns des autres ; fini les avions bondés ; sièges libres entre deux passagers à côté, devant et derrière. Le personnel de cabine aura pour consigne de faire respecter la directive, ce qui risque d’être un véritable casse-tête. De plus, on imagine aussi le travail fastidieux des équipes de nettoyage qui devront désinfecter chaque avion après l’atterrissage.

Ces nouvelles procédures vont avoir en premier lieu une conséquence indéniable sur la survie des compagnies lowcost, lesquelles ne fonctionnent que sur le principe d’avions bondés et des sièges rapprochés pour accueillir un maximum de passagers. 

Respecter les consignes sanitaires sera donc totalement contraire à leur raison d’exister dans une logique imparable : qui dit consignes et distance sociale dit une capacité par avion réduite de 50% dans le meilleur des cas de remplissage et, pour subsister, ces compagnies devraient logiquement faire augmenter le prix du transport par passager de 50%. 

Or, la subsistance des lowcost est précisément en rapport avec les tarifs ridiculement bas qu’ils pratiquent. Vont-ils maintenir les prix qu’ils ont affichés jusqu’à présent ? La chose n’est pas envisageable, car cela équivaudrait à se mettre au même niveau que les compagnies régulières, alors que ces dernières années, c’était l’inverse, à savoir que les compagnies régulières étaient obligées de s’aligner sur les lowcost pour ne pas perdre de passagers. Beaucoup de compagnies lowcost ne tiendront pas le coup financier bien longtemps. Certaines ont déjà déclaré faillite. D’autres suivront probablement. Michael O’Leary, pdg de Ryanair, dont les avions sont cloués au sol, fanfaronne déjà, selon son habitude, en déclarant qu’il continuerait à pratiquer ses prix au plus bas pourvu que tout continue comme avant avec ou sans distance sociale … oui mais, pour combien de temps ? 

Côté consommateurs, il faudra probablement, pendant un certain temps, se passer de parcourir le monde pour trois fois rien. Nous reviendrons alors à l’époque du voyage par avion des années soixante où voyager en avion était un événement exceptionnel.

Je pars

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