A Nijni Novgorod, la rédactrice en chef d’un journal en ligne indépendant Koza.Press, Irina Slavina, s’est immolée par le feu devant le quartier général de la police après que tous les ordinateurs et téléphones aient été perquisitionnés dans les services de la rédaction du médium plusieurs fois soumise à des pressions. Dans un message laissé avant sa mort, Slavina a imputé à l’Etat russe la responsabilité de sa mort. L’accusation n’est pas dénuée de fondement, comme le soulignent les commentateurs.Dans un billet Facebook relayé par newsru.com, le chroniqueur Andreï Nikouline déplore l’apathie et le fatalisme du peuple russe face à l’arbitraire du pouvoir :
«La centaine de personnes descendues dans les rues pour dire adieu à Irina est infime pour une métropole qui compte plus d’un million d’habitants. Ceux pour qui elle a mené son combat avec sa plume ne sauront même pas ce qui s’est passé. Ils vivent dans leur bulle. … Cette année a marqué une rupture : ni la tentative de meurtre de Navalny, ni l’absurdité de la campagne référendaire sur la modification de la Constitution, ni les graves erreurs de l’Etat dans sa lutte contre le virus n’ont suscité de réactions dignes de ce nom. La société a sombré dans une profonde apathie et elle se replie sur elle-même, pour le plus grand bonheur de l’équipe du Kremlin. Elle peut faire ce qu’elle veut, et en profite pleinement.»