Aéroport de Berlin Willy-Brandt, une triste poisse


PAR GERARD BLANC

L’événement aurait presque pu passer sous silence tellement il tombe au plus mauvais moment. Après neuf ans d’atermoiements et de  rebondissements, l’aéroport de Berlin Willy Brandt vient enfin d’ouvrir ses portes. La qualité allemande en prend pour son grade.

Si une inauguration officielle a bien eu lieu à la date prévue, à savoir le 31 octobre 2020, elle n’a certainement pas eu le faste qu’on aurait pu souhaiter, eu égard aux mesures sanitaires en vigueur. En effet, le 31 octobre, seuls deux vols étaient en opération, un vol spécial de Lufthansa pour Munich, et un autre d’easyJet.  Salles et comptoirs vides,  chaises inoccupées, seul le Burger King montre quelque activité.

A l’encontre de cette inauguration, une quarantaine de militants de l’association «Am Boden bleiben» («Rester au sol»), déguisés en pingouins (des oiseaux qui ne volent pas) avaient organisé un sit-in dans le terminal principal. 

Le chemin fut long, mais le nouvel aéroport international Willy-Brandt de Berlin-Brandenbourg (BER) a finalement pu être mis en service le 31 octobre 2020, avec neuf ans de retard, à un moment où le secteur aérien est plongé dans une crise sans précédent en raison de la pandémie du Covid-19. Lors de son allocution, le ministre des transports Andreas Scheuer a souhaité que l’ouverture, enfin, de l’aéroport de Berlin-Willy-Brandt, coupe court à toutes les blagues qui ont été faite à son propos, rapport aux multiples péripéties connues lors de sa construction. 

Cela fait grosso modo neuf  ans que les premiers travaux de cet aéroport ont débuté. A l’origine, l’aéroport de Berlin-Brandebourg (BER) devait être inauguré en juin 2012.  A cette époque, c’était le flou total et les aéroports de Tegel et de Schönefeld devaient assurer seuls le trafic de et vers Berlin.  Chaque semaine ou presque, de nouveaux scandales surgissaient, entachant davantage ce projet qui se voulait exemplaire. En 2015,  l’ouverture n’avait toujours pas eu lieu. On devait même détruire le toit de l’aérogare et le reconstruire car il était jugé trop lourd et dangereux pour la sécurité. De plus, le système de désenfumage du système anti-incendie était défectueux. Le chantier devait être suspendu et soumis à une nouvelle expertise. Des malfaçons, voire même des soupçons de corruption étaient alors mis à jour.

L’amateurisme des personnes responsables du projet explique ce piteux résultat. Parmi les personnes qui furent impliquées dans ce qu’on pourrait appeler un scandale, la presse internationale cite Alfredo di Mauro, le directeur du planning chargé de la protection incendie qui avait prétendu être un ingénieur alors que tel n’était pas le cas. Elle mentionne également Horst Amann, directeur technique, un ancien cadre de Rolls Royce. Les deux ont été licenciés. 

Je pars

Références : Air Journal, Le Point, La Croix

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