Crise sanitaire, jusqu’à quand devrons-nous subir un discours qui n’a plus rien d’audible?


PAR PIERRE ROTTET

Une question me turlupine. Je me la pose comme citoyen qui n’a pourtant rien d’un complotiste mais aussi comme journaliste. Comme tel, je me mets à la place de mes confrères encore en activité, enfin à la place qui devrait être la leur pour leur demander: jusqu’à quand va-t-on devoir subir un discours qui n’a plus rien d’audible ?

La question ? Même et surtout si elle doit mettre dans l’embarras les autorités, Alain Berset par exemple. Lui qui préparait l’autre jour déjà l’opinion, donc le bon peuple, à un prolongement des restrictions en tout cas jusqu’en mars. Une info immédiatement reprise par son relayeur officiel, l’omniprésente RTS, sans doute plus proche des sources institutionnelles et de l’officialité en matière de Covid que de ses lecteurs et téléspectateurs. 

Jusqu’à quand le bon peuple vertueux d’obéissance va-t-il ainsi devoir jouer au yo-yo entre aspirations et appréhensions. Réduit au rôle passif – de moins en moins ? – de spectateur des événements qu’il subit, sans autre perspective d’espoir et d’avenir qu’une aléatoire vaccination. Jusqu’à quand ?

Depuis le mois de mars 2020, la dictature des médecins, épistémologues et scientifiques, sévit sur les plateaux. Mais surtout favorise l’autoritarisme du Conseil fédéral. Au point de rendre la démocratie de plus en plus opaque, de peser sur des décisions illisibles, contradictoires, peu crédibles, voire pas du tout acceptables. 

Faites de revirements. De ceux, il est vrai, auxquels les politiciens nous habituent à longueur d’année. 

Jusqu’à quand sévira cette dictature de la peur? Avec les variants qui nous arrivent d’Angleterre, d’Afrique du Sud, du Brésil et sans doute de bien d’autres rondeurs de la terre, sûr qu’on n’est pas sortis de l’auberge. Qu’écris-je? Pas prêts d’y entrer. D’y retourner. 

C’est dire que dans les mois voire les années à venir, au gré des vents et du virus pas maîtrisé, avec un taux de reproduction imprévisible, une fois à la hausse, une autre fois à la baisse, il y a de quoi s’alarmer. L’alternance des confinements et déconfinements, ouvertures et fermetures, a un futur.

Conclusion, nous voilà captifs de décideurs qui s’écoutent plutôt que d’écouter. La politique de la fuite en avant sans discours constructif. Typique d’une situation qui vous échappe, alors que le quotidien se résume à des chiffres. Statistiques invérifiables mais complaisamment reprises par nos médias. Au moins serviront-elles à rassurer lorsqu’elles seront au plus bas. Et à désigner une jeunesse, une génération sacrifiée lorsque la courbe rebondira…

Photo©Laurette Heim

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Un commentaire à “Crise sanitaire, jusqu’à quand devrons-nous subir un discours qui n’a plus rien d’audible?”

  1. Laurette Heim 13 février 2021 at 12:26 #

    Question rouge à … X milliards

    J’ai écouté très attentivement, ce 13 janvier 2021, la conférence de presse du Conseil fédéral concernant la situation Covid19 et ses nouvelles mesures, ainsi que toutes les questions des journalistes.

    Pesée des intérêts sanitaires, économiques, sociaux. Éviter l’explosion. Les bases juridiques. Les prolongations et augmentations des crédits. Les cas de rigueur. Les 100 000 entreprises qui vont demander des aides. Les procédures pour y accéder. Le fait que personne n’est responsable de cet état de fait.

    Je ne voudrais pas être à la place de ces dirigeant-e-s qui réfléchissent et prennent des décisions et je salue leur travail. Néanmoins, je suis surprise : en mars 2020, l’idée du confinement général était d’éviter la saturation des hôpitaux et l’épuisement du personnel. En janvier 2021, le but du semi-confinement est préventivement décidé pour éviter l’engorgement des hôpitaux (comme en Grande-Bretagne) et toujours le surmenage du personnel.

    J’ai donc une question rouge à 10 francs…ou plutôt à X milliards…

    Pourquoi ces milliards, précisément, ne sont-ils pas investi dans les hôpitaux pour qu’ils retrouvent un nombre de lits et un nombre de soignants suffisants, soit une marge de manœuvre permettant d’affronter des situations telles que celle que nous vivons ?
    Et quand les autorités conviendront-elles, avec les gens du terrain, que le «flux (hyper) tendu» ne fonctionne pas et est dangereux pour la société entière ? Même pour les milliardaires.

    Laurette Heim, Fribourg

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