Dans la nuit du 26 au 27 juin dernier, l’envoi du journal numérique Antipresse 291 a été interrompu à mi-course par Mailchimp, la plateforme américaine utilisée pour acheminer la lettre-magazine d’Antipresse 291 à ses lecteurs. Comme le notifie l’animateur et créateur d’Antipresse, Slobodan Despot, « son «système automatisé de prévention des abus», judicieusement nommé Omnivore, avait détecté dans notre envoi des contenus qui «pourraient être en violation» de sa «politique d’utilisation acceptable». En d’autres termes: nous avons été privés d’un service essentiel, payé d’avance, par un algorithme d’intelligence artificielle qui a cru détecter quelque chose d’incorrect dans nos textes. »
« Notre compte a aussitôt été suspendu, sans date de levée. Même le sourcilleux YouTube vous avertit deux fois avant de suspendre une chaîne et Facebook vous met «au clou» pour une période évolutive, mais limitée. Rien de tel ici. Mailchimp est la première plateforme de marketing par mail dans le monde. Elle se distingue par la sophistication et l’accessibilité de ses fonctions, mais aussi par ses tarifs salés. Son comportement à l’égard de l’Antipresse constitue un déni de service et une rupture de contrat unilatérale. On imagine bien que ces androïdes post-adolescents surfriqués s’en tapent comme de la neige de l’an dernier. Si leurs collègues de chez Twitter ou Facebook peuvent mentir effrontément au nez d’une commission sénatoriale, pourquoi se gêneraient-ils devant une petite entreprise suisse? »
(…) La leçon de cet incident, c’est que la méningite totalitaire est encore plus foudroyante que nous ne le pensions et qu’il va rapidement devenir inévitable de se couper complètement de l’internet anglo-saxon », conclut M. Despot, lequel annonce qu’il teste actuellement, pour l’acheminement des lettres, un prestataire basé en France. Réd.