Sur notre photo ©2021 infoméduse, Alain Faucherre, président de l’Association de Défense des Riverains de la Blécherette (ADRB), tient le Livre blanc des nuisances de l’aérodrome régional de Lausanne. Réalisé par 5 auteurs, urbanistes ou techniciens, ce document équivaut au travail d’une année. Il sera présenté très bientôt à la ville de Lausanne, au Canton de Vaud et l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC).
La réglementation sur le seuil des niveaux sonores admis par l’OFAC dans le Cadastre du bruit ne prend en compte que l’environnement immédiat de l’aérodrome régional. Selon l’ADRB, “cette évaluation est nettement insuffisante à l’heure de l’aménagement de l’écoquartier adjacent des Plaines-du-Loup”, dont la forêt de grues et d’engins de construction sur notre image ©2021 infoméduse donne une idée de l’ampleur. Une fois terminés, les complexes d’habitation pourront accueillir 11000 personnes. Autant de futurs habitants inconscients des risques sonores qu’ils encourent. Sans compter les nuisances environnementales, du fait du taux de plomb contenu dans le carburant des avions. Le Livre blanc constate qu’ “aucune donnée précise n’existe en matière de bilan carbone à l’heure d’une urgence climatique chaque année plus pressante”.
Les statistiques de l’OFAC montrent que 9 avions de tourisme sur 200 totalisent la plus grande part des mouvements à l’année. “Pourquoi ces avions-écoles assurant des rotations permanentes à partir de l’Ouest lausannois ne sont-ils toujours pas équipés de silencieux ou interdits de vol au-dessus de la ville?”, interroge l’ADRB.
“D’un aéroport situé en pleine campagne au début du XXe siècle, sans aucun quartier d’habitations sur le chemin des avions tant au Sud qu’au Nord, la Blécherette s’est progressivement retrouvée aux portes de la Ville de Lausanne, entourée de très nombreuses habitations sur son versant Sud”, poursuit l’ADRB. Laquelle dénonce la non-observation du protocole d’accord visant à réduire les nuisances, conclu en 2018 entre la commune et l’aérodrome. Au contraire, la situation a empiré du fait d’une recrudescence des décollages vers le sud de Lausanne densément peuplé, cette zone aérienne servant de terrain d’exercice aux vols de l’école d’aviation de l’aérodrome. “De plus, la création d’un service d’aviation d’affaires s’accompagne de nouvelles nuisances avec des appareils beaucoup plus lourds que des avions de tourisme. Ainsi une compagnie commerciale gère depuis quelques années une flotte d’avions privés, notamment des Pilatus-12” (notre image).
Le Cadastre du bruit validé par l’OFAC a été réalisé en 2001, “à une époque où les mouvements d’avion ne dépassaient pas 36% vers le sud (…). L’étude ne mesure que l’impact des petits aéronefs alors que 20 ans plus tard, des avions à propulsion au kérosène, comme les Pilatus, ont fait leur apparition dans le ciel lausannois”.