Non, Monsieur Zelensky n’est pas tant que ça l’ami des Occidentaux !


PAR YANN LE HOUELLEUR

Depuis quelques années, les médias « mainstream » (les médias de masse doués d’une influence considérée déterminante) nous offrent un hors d’œuvre de ce qui sera notre denrée quotidienne demain, sans aucune interruption : nous inoculer la peur en nous faisant vivre en direct des images effectivement terrifiantes sans pour autant nous expliquer les causes précises des événements relatés. Ces mêmes médias adoptent une stratégie parallèle pour mieux nous inféoder à leurs subtiles manipulations : faire émerger et – pourquoi pas ? – « sponsoriser » des hommes et des femmes de manière à ce qu’ils soient révérés par l’opinion publique tels des héros.

Nous avons pu le vérifier, entre autres exemple, pendant la Covid, quand nous étions orphelins de libertés abusivement confisquées : les médias ont encensé le Professeur Didier Raoult, que le président Macron est allé jusqu’à visiter dans son institut à Marseille. Quelques mois plus tard, cet éminent virologue était dézingué amplement, soudain en proie à la vindicte du Conseil de l’Ordre national des Médecins.

Parfois, aussi, les héros ne sont pas seulement des individus mais également des tranches représentatives des états d’âme de la population comme ce fut le cas avec les Gilets jaunes. Portés au pinacle en 2018 par l’ensemble des médias français, ces citoyens révoltés (appauvris par un modèle économique toujours plus enclin à la précarisation de pans entier des salariés et des travailleurs indépendants) ont fini par être comparés à d’infâmes casseurs au terme de plusieurs mois de manifestations qui frôlèrent l’insurrection.

Et maintenant, c’est un président devenu chef de guerre, avec une barbe de trois jours et un tee-shirt vert olive, qui a les honneurs de l’ensemble des médias mainstream : Volodymyr Zelensky. Effectivement, cet ancien comédien souvent qualifié de « clown », élu de manière surprenante président de l’Ukraine en 2019, tient inlassablement tête au maître du Kremlin. Celui-ci, Vladimir Poutine, soumet un immense pays peuplé de 42 millions d’habitants à une guerre sanglante, allant jusqu’à brandir la menace de l’arme nucléaire et recourant peut-être à des armes chimiques.

Depuis un mois, pas un jour sans que Zelensky n’apparaisse sur les écrans de nos chaînes de télévision, exhortant les Etats occidentaux à voler à son secours en lui livrant des armes pour mieux résister aux assauts de l’envahisseur russe. Alors que des crises de toutes sortes se précipitent au portillon, non résolues par la lâcheté dont nos gouvernements se sont rendus coupables avec l’assentiment si discret de leur peuple, les médias nous ont servi sur un plateau d’argent un héros au milieu d’un déluge de bombes, là bas en Ukraine, et au milieu d’un désert d’espérance, ici en Occident. Nous avions tellement besoin d’un homme héroïque pour nous délester de notre si mauvaise conscience.

Mais Zelensky est-il vraiment LE héros exempt de toute velléité de critiques parmi les tenants de la bien pensance? Le plus curieux, à mon humble avis, est que cette soif d’un héros va de pair avec un besoin d’auto-flagellation : nous autre Occidentaux faisons mine de ne plus nous souvenir combien, dans un passé récent, nous avions été fascinés par le tout puissant Poutine, qui avait redonné à son peuple une fierté écorchée et même une amélioration de son train de vie. Pourtant, et chacun le savait, le nouveau « tsar de la Russie » ne tolérait que très peu la démocratie dans un pays où, par ailleurs, celle-ci n’avait jamais été à l’ordre du jour. Les médias indépendants, en Russie comme dans l’ex-URSS, étaient si peu nombreux…

Le problème, en ce qui concerne Volodymyr Zelensky, est qu’il n’est pas un saint homme lui aussi malgré le courage dont il fait montre alors que le faux frère russe veut lui faire rendre gorge. Certes, Poutine s’est en pris brutalement à l’Ukraine au point de détruire une ville portuaire, Marioupol, et faire une incursion – depuis lors repoussée par les valeureux soldats ukrainiens – dans la capitale, Kiev. Mais tout de même : aux commandes de l’Ukraine depuis trois ans, qu’a donc fait Zelensky pour prévenir les visées et la hargne des Russes dont il avait rencontré le fougueux président peu après son élection à l’Elysée même ? Et puis, force est de l’admettre, il a été beaucoup question, surtout sur les réseaux sociaux, des mauvais traitements, parfois si cruels, qu’il a infligés aux minorités russophiles dans son pays même.

Pire : l’ex-clown au nez rouge savait qu’il y avait une ligne… rouge à ne pas franchir, conformément aux accords de Minsk : permettre à l’Otan de pousser toujours davantage ses pions vers cette région de l’Europe de l’Est. Et contrairement à ce qui a souvent été dit, les Américains n’ont aucunement tourné le dos à l’Europe occidentale. Bien au contraire, ils auraient, affirment certains spécialistes, étoffé leurs bataillons sur le flanc Est de l’Europe. Lors du récent sommet de l’Otan à Bruxelles, Joe Biden a même annoncé la mise en place de nouveaux bataillons en Bulgarie, Roumanie, Hongrie et Slovaquie.

Cette volonté masquée des Américains et de leurs alliés d’étendre leur « parapluie militaire » dans une assez vaste zone géographique attenante à la Russie, Volodymyr Zelensky le savait mieux que personne. Et tout laisse à penser qu’il a fait double jeu, mettant en danger non seulement son peuple mais toute une partie du vieux continent. De surcroît, il semble avoir été pris la main dans le sac de dénonciations si troublantes au cœur du scandale des Panama papers. Et comme le rappelait l’ex numéro deux du Rassemblement national Florian Philippot, dorénavant président des Patriotes, au micro de RTL le 24 mars, « Zelensky a tué des milliers d’innocents dans la région du Donbass. »

Mais revenons aux Panama Papers : Celui qui s’était fait élire massivement en vertu de promesses contre la lutte contre la corruption se serait adonné sans scrupules aux trafics d’influence et aux mécanismes complexes de l’évasion fiscale à grande échelle. Et voilà, maintenant, que Zelensky, fort de sa bonne bouille et de sa qualité de principal contempteur d’un tyran nommé Poutine, s’adresse par le biais de vidéoconférences aux représentants et aux parlements de pays influents, dont la France. Se croyant tout permis, le président ukrainien les enjoint à prendre toujours davantage de mesures de rétorsion. Avec une insistance effroyable, Il les supplie de lui offrir des « armes létales, frôlant le chantage. (« Si vous ne volez pas à notre secours, notre pays continuera à mourir ».)

Ainsi fait-il courir à des nations telles que la France le risque de devenir co-belligérantes. Il les incite à mettre carrément un doigt dans l’engrenage… Ne se privant d’aucune d’exigence, se montrant plus autoritaire que Poutine, M. Zelensky ordonne à des entreprises françaises – notamment Renault, Leroy-Merlin, etc. – d’abandonner leurs filiales en Russie. D’une certaine manière, il se montre d’une ingratitude inouïe. Il contribue à appauvrir nos économies occidentales qui, faisant face à une recrudescence du chômage et à un affaiblissement de leur économie, déboursent pourtant des sommes conséquentes pour accueillir les ressortissants de son pays fuyant bombes et missiles. Toutes ces aides financières et sanitaires, qui va donc les financer ? Pas Monsieur Zelensky mais nous autres contribuables des pays sensés être ses alliés ! Qu’il est triste de voir un homme d’Etat comme M. Macron se plier ainsi, aux désidératas de son homologue ukrainien qu’il devrait alors, ironie de la part de l’auteur de cet article, désigner comme son futur ministre de l’Economie ou de la Réindustrialisation !

Mais toujours est-il que la « ligne rouge » définie par le président français et les dirigeants européens tout comme les Américains est sur le point d’être franchie. Car remettre des armes à un pays pour l’aider à contrer un ennemi (la Russie) devenu commun, n’est-ce pas entrer à pas feutrés dans une guerre généralisée risquant d’embraser le continent tout entier ? Jusqu’à quel point le très ombrageux Poutine va-t-il tolérer cette situation ?

Si M. Macron et son ministre de l’Economie Bruno Le Maire se vantent d’ébranler la Russie en tirant une rafale de sanctions économiques, celle-ci détient une bombe de nature économique sans équivalent : nouer une alliance avec les Chinois, laquelle ferait basculer la planète à tout jamais dans la vaste et prospère zone asiatique. De surcroît, voir le si frêle Joe Biden se mêler à un sommet de chefs d’Etat à Bruxelles ne peut que contribuer à nous inquiéter. Le locataire de la Maison Blanche a promis, à son tour, des armes à l’Ukraine. Et il faut se souvenir que ces dernières années, tous les conflits dans lesquels se sont engagés puis embourbés les Etats-Unis ont très mal fini, comme ce fut le cas en Afghanistan.

Face à la journaliste Appoline de Malherbe (RMC), le criminologue renommé Alain Bauer n’a pas hésité à faire cette analyse : « La guerre est devant nous et la réalité vient de nous rentrer à la figure ». Ce franc-maçon avéré qui a conseillé Michel Rocard et Nicolas Sarkozy a fait un parallèle entre les événements actuels et la seconde guerre mondiale: « Factuellement, la Russie est en guerre avec l’Europe et l’Occident et nous sommes dans l’avant-guerre.

Autrement dit, pour ceux qui ont connu les années quarante, nous sommes dans la « drôle de guerre », la phase avant… Nous nous préparons déjà à une économie de guerre. D’ailleurs, le chef d’Etat major des armées à développé une vision stratégique en disant qu’ « il faut préparer la guerre avant la guerre. » Celle-ci a bel et bien commencé… Pour Alain Bauer, « la victoire de Poutine est inéluctable et il a gagné déjà sur ce terrain : privatiser la mer d’Azov. »

Effectivement, alors que nous sommes prêts à entrer dans une nouvelle bataille contre la Covid qui semble revenir au galop, nous serions déjà englués dans une guerre bien plus lourde de conséquences… rien de moins que la 3ème guerre planétaire avec à l’horizon un écroulement de nos économies, des vagues de migrants supplémentaires et des scènes de famine effroyables en Afrique notamment…

L’auteur est artiste de rue, journaliste bénévole et responsable ainsi que metteur en page de « Franc-Parler », journal numérique élaboré dans la banlieue de Paris.

Photo ©2022 YLH: Mur s’inspirant des couleurs parisiennes en banlieue parisienne.

2 commmentaires à “Non, Monsieur Zelensky n’est pas tant que ça l’ami des Occidentaux !”

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    Christian Lecerf 27 mars 2022 at 15:01 #

    Je ne partage pas votre analyse sur la gestion par Macron de la double crise “gilets jaunes-Covid” car aucun gouvernement n’aurait trouvé la formule idéale pour que tout le monde soit heureux et satisfait. Macron a géré ces deux crises à sa façon et point barre.
    En revanche, je reconnais que le président ukrainien commence à nous les brouter menu avec ses videos quotidiennes dont l’objectif principal est de donner mauvaise conscience à l’occident. Élu depuis trois ans, il reste le clown qu’il a été dans sa vie d’avant, même si plus de 70% de la population a voté pour lui. Maintenant, qu’il assume car aucun pays d’occident ne veut mettre le doigt dans l’engrenage. La moins mauvaise solution consiste à imposer des sanctions à la Russie de telle façon que la population fasse pression sur Poutine.

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    Pierre Santschi 28 mars 2022 at 13:32 #

    Monsieur Macron? Un homme d’État? Oui, car le mot État recouvre pour son essentiel la peur, la corruption et le mensonge institutionnalisés, sans “point barre” (pour éviter cette élégante façon de fermer ses oreilles à toute argumentation).
    Ce triste sire (on est bien en royauté!!!) se comporte en effet en carpette des banquiers et des pharmas téléguidée par eux et par son ego surboursouflé. Un “président” (sic) qui en arrive à déclarer vouloir “emmerder” (sic) par un réel racisme sanitariste une partie des Français qu’il dit vouloir “présider “(sic). Et pourtant ces Français sont simplement des gens qui refusent de se faire inoculer de douteuses substances baptisées vaccins. Douteuses puisque AUCUNE instance réellement scientifique (donc notamment indépendante des pharmas et pouvoirs publics) n’a pu avoir accès (“protection” des brevets), pour en diffuser l’analyse, aux documents internes et procédés de fabrication des produits contenus dans les flacons étiquetés “vaccin” et prétendus protéger contre le Covid.
    Lucidité SVP, avec renvoi à mon texte rimé paru dans la même édition d’Infoméduse, texte qui renvoie dos à dos tout ce qui porte les galons du pouvoir dans les gouvernements de la planète…

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