De mémoire de Lausannois, la rue du Simplon n’avait jamais connu un tel dégagement (Photo ©2022 Le Médusé). Sacrifié aux travaux de l’agrandissement de la gare CFF, un immeuble des années trente en a fait les frais. De belle facture avec ses escaliers en pierre escortés d’une haie vitrée à gros carreaux, il n’en était pas moins habité par des familles au salaire modeste. Comme ces ouvriers italiens arrivés en 1971, qui, dans le journal local, évoquaient la larme à l’œil l’an dernier leur séjour d’un demi-siècle: « dans l’immeuble on était comme une grande famille: dans les escaliers, on se saluait, on s’entraidait, on se rendait des services ». Le coupe septuagénaire a été « recasé » dans la campagne vaudoise. Ainsi va le progrès.
