(D’après un document inédit © Santo Cappon, reproduit au bas de cet article).
Le 18 septembre 1938, le Théâtre Valaisan de Finhaut se produit à Chamonix. Ce théâtre amateur existe grâce à l’impulsion du chanoine Louis Poncet. Cet homme d’église est aussi un théâtreux, auteur d’œuvres en prise directe avec l’identité montagnarde. Empreintes d’une « saine malice », ses créations vont même circuler en divers lieux avec tout le matériel et les décors qui en caractérisent l’identité. La troupe en question partira à trois reprises pour Chamonix, où elle sera accueillie par la jeunesse locale dans l’ « ancienne salle ».
Au répertoire des oeuvres de Poncet, inspirées par l’âme d’une région, la sienne, on peut citer « l’Avalanche » (1933), « Les Rogations » (1936), « l’Auberge du Genepi » (1937), « Un Tiers de Mulet » (1938), mais surtout « la Séparation des races » (d’après C.-F. Ramuz). Cette activité sera interrompue par la guerre et le départ de Poncet en 1940.
Revenons donc en 1938. précisément le 18 septembre. Le chanoine Louis Poncet veut se rappeler au bon souvenir de Michel Simon en lui envoyant une carte postale à Noisy-le-Grand :
Chamonix, le 16.IX.38
Le Théâtre Valaisan en balade et représentation à Chamonix vous envoie son meilleur souvenir.
Louis Poncet.
Suivent une bonne trentaine de signatures, autrement dit toute la troupe et les techniciens du Théâtre, en dislocation au pied du Mont-Blanc.
Vers l’an 2000, le survivant Charles Lugon-Moulin, qui se présenta comme le bras droit de Louis Poncet, donna une longue interview développant les multiples aspects de ses propres souvenirs. Il précisa notamment que Michel Simon avait été un fan du Théâtre Valaisan. L’ayant rencontré pour la première fois, Charles Lugon-Moulin évoqua « un drôle de type, grand, pas rasé, l’air négligé, portant un énorme sac. Il est venu avec une jolie femme. Puis l’année suivante avec une autre jolie femme : ce qui n’empêcha pas Simon de préciser : ‘Je suis au moins fidèle à quelque chose’ (sous-entendu le théâtre Valaisan) ».