C’est à Bishkek, la capitale du Kirghizistan, que Zhenishbek Edigeev a présenté son dernier livre, “Les cahiers bleus” (photo DR) dont la traduction en français devrait débuter bientôt. Pour infoméduse, le journaliste et écrivain kirghize établi à Genève présente ce nouveau chapitre de son aventure littéraire.
Journaliste de carrière, écrivain par passion, Zhenishbek Edigeev fuit la dictature du Kirghizistan en 2009 à cause de ses idées politiques qu’il diffusait haut et fort. Il habite depuis lors à Genève où il est diplômé de l’école de Journalisme. Il a publié deux dictionnaires kirghize-français disponibles chez Payot et à la Bibliothèque de la Cité de Genève. En 2017, il publie son premier roman ‘’Les rivières ne coulent pas en arrière’’.
En juin 2022, ‘’Les cahiers bleus’’, un recueil de nouvelles de 700 pages voit le jour. C’est un livre dont le genre est particulier, car chaque page contient un aphorisme. Ce n’est ni un roman, ni un récit. Il y a une centaine de courtes nouvelles toutes directement inspirées de la vie tumultueuse de Zhenishbek Edigeev. Il nous fait également part de ses réflexions philosophiques. Edigeev a essayé d’extraire de chaque expérience une leçon à l’écrit. L’ouvrage débute par les raisons qui l’ont poussé à émigrer pour sauver sa vie et sa famille, puis il retourne à l’époque de son enfance durant l’Union Soviétique dans un petit village de la région de Naryn.
D’un jour à l’autre, le Kirghizistan est devenu indépendant après septante ans de règne soviétique, ce qui a plongé le pays dans une grande pauvreté et instabilité. Edigeev relate avec une grande sensibilité les effets sur un être humain du passage très rude d’un système politico-économique à un autre. La perte, la trahison, les non-dit, mais aussi l’amour, l’amitié et les retrouvailles coexistent dans ce long voyage d’un monde à l’autre. Edigeev a écrit de ses quinze ans jusqu’à ses quarante ans dans des cahiers bleus, les seuls fournis par l’URSS. Aujourd’hui, il en a plus d’une cinquantaine de sauvegardés, qui ont servi de base à l’écriture de ce livre. Ce dernier contient aussi des réflexions sur la différence de culture et de mentalité entre l’Asie centrale et l’Europe.
