Circulez, y a rien à boire? (4) – La Suisse des bouteilles plastique


PAR BENOÎT SAINT GIRONS

Depuis que la Chine refuse de traiter nos déchets, plus personne n’aime officiellement le plastique. Il se vend néanmoins 15 000 bouteilles par seconde dans le monde… dont une bonne proportion vient de Suisse via la multinationale Nestlé et ses quelques 70 marques ! Sur le (7ème) continent plastique, les bouteilles made in Switzerland occupent forcément une place de choix…

La Suisse, grâce à Nestlé, peut se targuer de participer à la pollution des bouteilles en plastique partout dans le monde… voire de jouer les rapaces de l’eau, en témoigne le reportage Des multinationales responsables ? Le peuple avait dit oui mais les Cantons ont dit non… et l’on comprend mieux pourquoi à la lecture de Public Eye consacré à l’influence de Nestlé sur la politique en Suisse…

En matière de qualité d’eau, il y a pourtant autant de bonnes raisons d’abandonner le plastique que de mauvaises de continuer :

1. Les bouteilles plastiques, ça pollue :
A l’échelle mondiale, 2,7 millions de tonnes de plastique sont nécessaires aux seules bouteilles, fabriquées en PET (polyéthylène téréphtalate), un dérivé du pétrole brut. En France, chaque bouteille parcourt en moyenne 300 km en camion. En fin de vie, seules 60% seraient correctement recyclées tandis que les autres participent en partie aux 4 000’000 km2 de déchets plastique dans les océans. Bref, pas glop mais pas vraiment une surprise.

2. Les bouteilles plastiques, ça consomme de l’eau :
Il faut 7 litres d’eau pour fabriquer une bouteille en plastique mais jusqu’à 50 litres seraient utilisés (captage, transport, manutention, etc.) pour chaque litre d’eau minérale consommée ! A cela s’ajoute l’exploitation commerciale de la source ou des nappes phréatiques, au détriment généralement des résidents locaux.

3. Les bouteilles plastiques contiennent des polluants et du plastique :
Outre la possible présence d’hormones œstrogènes, de résidus de médicaments ou de pesticides dans les bouteilles, 93% des 250 bouteilles testées en 2018 recelaient des particules de plastique. Par contre, fake news, il n’y a pas de graphène dans ces eaux, cela venait de la corrosion des électrodes !

4. Les bouteilles plastiques contiennent du CO2 et généralement trop de minéraux
Aucun animal ou petit enfant ne boit d’eau gazeuse, déconseillée en eau de consommation courante. Les embouteilleurs rajoutent toutefois artificiellement le CO2, y compris dans les eaux plates, car l’acide carbonique, célèbre gaz à effet de serre, est un excellent conservateur. Enfin et surtout, l’homme est hétérotrophe et donc incapable d’assimiler correctement les minéraux inorganiques des eaux. Voir le prochain scandale…

5. Les bouteilles plastiques dénaturent l’énergie naturelle de l’eau
Au contraire du verre minéral neutre, le plastique influence négativement la qualité énergétique de l’eau. Le violent processus d’embouteillage, le transport ou le stockage en grosses surfaces n’améliorent pas les choses. Résultats ? Une eau généralement dévitalisée, alcaline et oxydante, très loin de la qualité originelle de l’eau à la source !

6. Les bouteilles plastiques nous manipulent et induisent la malbouffe
Prendre sa voiture pour patienter dans les embouteillages avant d’atteindre le parking de la grosse surface pour y pousser un caddie® remplie de packs de 9kg d’eaux minérales pourrait illustrer l’absurdité de la vie moderne. Limiter l’eau en bouteille, c’est aussi limiter l’accès aux supermarchés et donc les tentations de la malbouffe et du marketing, gain de vitalité assuré !

7. Les bouteilles plastique, ça coûte cher
Officiellement, les bouteilles plastique reviennent de 100 à 300 fois plus cher que l’eau du robinet. En réalité, en tenant compte de l’énergie utilisée pour la mise en bouteille ou le transport, elles seraient jusqu’à 10 000 fois plus cher! Dans tous les cas, un filtre revient toujours moins cher.

8. Les bouteilles plastiques sont facilement remplaçables
S’il n’y avait pas de solutions pratiques, certaines eaux en bouteille (faiblement minéralisées) seraient préférables à l’eau chlorée et polluées du robinet. Il est toutefois toujours possible, à partir de l’eau du robinet, d’obtenir une eau biocompatible, de qualité énergétique supérieure à la majorité des eaux en bouteille. Cette eau du robinet doit simplement être filtrée et redynamisée. Alors on retrouve le plaisir de boire, sans plastique et sans risques, économies substantielles et sauvegarde de la planète en prime !

Consultant en Solutions Ecologiques, l’auteur a publié le livre « La qualité de l’eau » aux Editions Médicis, 2020Cet article est le quatrième d’une série de 8.

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